Effacement

Le billet intitulé “Vrai, je le jure” a donc, comme promis, été effacé, après quelques heures en ligne. Dans la corbeille. 

Je ne sais plus s’il était bien écrit, intéressant pour les lecteurs. 

On ne saura jamais, sauf bouleversement sidéral, si l’histoire était vraie. Et ceux qui sont en train de lire ces lignes ne savent peut-être même pas de quoi je parle, puisqu’ils n’ont même pas eu le loisir de le lire.

Donc tout va bien.

Une chose est certaine : dernière fois que j’agis de la sorte, du moins pour ces billets. L’effacement est une vilénie. Il transforme le temps en miettes éparses de moments inutiles. Et ce alors que nous passons une vie à cimenter ce qui nous restera dans les derniers soirs. 

La femme du billet effacé m’avait dit, je le jure encore : ciment ou sable, il faut choisir.

Elle croyait qu’on avait le choix. Elle était très belle, ça doit être pour ça.

À tout de suite, après une douche.