Le Monde devient fou

Le déficit commercial du journal “Le Monde” fabrique, au fil des jours qui lui sont comptés, faute de lecteurs, sa propre folie qui devient dangereuse.

Il est vrai que malgré les énormes subventions qu’il reçoit, in fine payées par les contribuables français, il ne peut redresser ses comptes tant ses lecteurs, constatant l’inanité de sa ligne (rouge délabrée) et la plume nauséabonde de ses journalistes, l’ont abandonné.

Alors, ce journal tente de vendre ses exemplaires toujours en rade par des Unes qui imitent les journaux d’extrême-droite d’avant-guerre, en courant après Mediapart ou Rivarol.

La Une de ce jour est assez significative de ce mauvais tournant brun du Monde. Elle nous laisse pantois.

Je cite :

COMMENT DES MILLIARDAIRES AMÉRICAINS TENTENT DE DÉSTABILISER L’EUROPE

“Des grandes fortunes liées à l’extrême droite et à Donald Trump investissent massivement dans des campagnes de dénigrement au sein de l’UE
Comme Robert Mercer ou Robert Shillman, ces magnats salarient les auteurs d’infox qui dénoncent Bruxelles, l’islamisme et l’immigration
Ils soutiennent des entreprises comme Rebel Media ou Harris Media, qui déversent leurs thèses conspirationnistes par le biais de multiples sites.
Déjà actifs lors de la présidentielle, ces groupes d’influence ont profité de la crise des « gilets jaunes » pour se renforcer en France“.

On se croit chez Drumont mâtiné de Céline. C’est du Monde à la Minute.

On lit et on espère que “la juiverie mondiale”, que les complotistes patentés dénoncent ne va pas se nicher dans l’article.

On espère mal. Ezra et Rebeka (avec un h) sont bien là.

Les noms :

Robert Mercer et sa fille Rebekah (…)

Ezra Levant,

Robert Shillman

On se demande vraiment à quoi joue Le Monde et s’il ne s’agit pas d’un article destiné à la frange antisémite des gilets jaunes.

L’article, on en est certain, va faire déferler de nouvelles haines s’autorisant leurs saillies, confortées par la “documentation” d’un journal sérieux qui n’est pas entre les mains d’ islamistes…

Et quand on lit, on constate qu’il ne s’agit que de broutilles et d’opinions publiques peut-être mauvaises ou sales mais tellement dérisoires qu’on s’interroge sur la santé mentale du rédac-chef du Monde qui confond une doxa d’extrême droite classique et publique sur Facebook au demeurant noyée au demeurant sous celle, dominante que Le Monde lance à boulets rouges dans la figure citoyenne, avec une conspiration de milliardaires américains, presque des “sages de Sion”…

Oui, Le Monde devient complotiste, idiot, dangereux. Le Monde devient fou.

Je colle in extenso l’article pour faire frotter les yeux du lecteur.

Doit-on désormais avoir honte de la Presse française ?

Un petit groupe de milliardaires contribue à la diffusion au sein de l’Union européenne d’idées défendues par les partis d’extrême droite. Certains d’entre eux, comme Robert Mercer, ont financé l’ascension de Donald Trump

ENQUÊTE

Il n’y a pas que les Etats qui mènent des opérations de désinformation. Depuis plusieurs années, un petit groupe de milliardaires américains, qui financent dans leur pays l’aile droite du Parti républicain, ont aussi soutenu des campagnes de diffusion de fausses informations dans plusieurs pays de l’Union européenne.

Contrairement aux agents de l’Internet Research Agency – l’organisation russe de propagande en ligne –, ces hommes d’affaires ne disposent pas d’équipes nombreuses, ni d’armées de faux comptes sur Twitter ou Facebook. Mais leur argent leur permet de financer de petits groupes d’activistes et des entreprises de communication politique spécialisées, dont l’action est ensuite démultipliée en ligne par l’achat de publicités sur les réseaux sociaux pour diffuser leur message.

Au cœur du dispositif se trouve notamment Robert Mercer, le codirigeant du puissant fonds d’investissement Renaissance Technologies, et sa fille Rebekah, qui ont financé le lancement de Breitbart News, le site conspirationniste fer de lance de l’alt right (« droite alternative », mouvance d’extrême droite) et de la campagne de Donald Trump. Steve Bannon, l’ancien conseiller du président, en était le rédacteur en chef. « Ce sont les Mercer qui ont posé les bases de la révolution Trump, expliquait M. Bannon en 2018 dans un entretien au Washington Post. Si vous regardez qui sont les donateurs politiques de ces quatre dernières années, ce sont eux qui ont eu le plus grand impact. »

Mais la générosité des Mercer ne s’arrête pas aux frontières des Etats-Unis. Ils financent également l’institut Gatestone, un think tank néoconservateur orienté vers l’Europe, qui publie des articles dans de nombreuses langues, dont le français. Mais aussi le média canadien The Rebel, qui s’intéresse beaucoup à l’actualité du Vieux Continent.

Vidéos des « gilets jaunes »

En 2017, l’un de ses salariés, Jack Posobiec, avait très largement contribué à la diffusion des « MacronLeaks », ces e-mails volés à plusieurs membres de l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron publiés en ligne deux jours avant le deuxième tour de l’élection présidentielle française. Jack Posobiec avait été l’un des premiers à évoquer la publication des documents, et permis leur diffusion très rapide dans les sphères de la droite américaine.

La longue traîne des activités de Rebel Media Group, l’éditeur de The Rebel, s’étend sur plusieurs pays. En France, récemment, le site a envoyé son correspondant à Londres, Jack Buckby, et l’une de ses collaboratrices, Martina Markota, pour filmer des vidéos sensationnalistes des manifestations des « gilets jaunes ». Martina Markota, qui est Américano-Croate, mène aussi d’autres projets en Europe pour Rebel Media, comme ces vidéos consacrées à la « résistance culturelle » en Pologne ou sur les « mensonges des médias sur la patriotique Croatie ».

La ligne du site et de ses différentes filiales est proche de celle de Breitbart News : ses articles dénoncent pêle-mêle l’immigration, l’islamisme, les gauches américaines, canadiennes, européennes… Le site dépeint une Europe au bord de l’effondrement, notamment à cause de l’immigration, et a fait campagne pour le Brexit.

Sollicité par Le Monde, Ezra Levant, le fondateur de Rebel Media, n’a pas répondu à nos questions. Dans un courriel, il a estimé que « Le Monde qui fait un article sur l’ingérence étrangère, c’est comme si Harvey Weinstein dirigeait une enquête sur le harcèlement sexuel ». Il a par ailleurs demandé s’il devait transmettre ses réponses « à votre agent traitant à l’ambassade de Russie » – référence à une supposée instrumentalisation du Monde par le KGB pendant la guerre froide.

« Haine et désinformation »

Rebel Media bénéficie d’un autre soutien financier de poids. Le milliardaire Robert Shillman, qui a fait fortune dans les machines-outils avec sa société Cognex, a contribué à payer les salaires de journalistes du site. M. Shillman finance de très nombreux projets anti-islam, dont le centre Horowitz, décrit par l’organisation de lutte contre la haine SPLA comme la source « d’un réseau de projets donnant aux voix antimusulmanes et aux idéologies les plus radicales une plate-forme pour diffuser la haine et la désinformation ».

Si l’investissement détaillé de M. Shillman dans Rebel Media n’est pas connu, en revanche, il est public que le milliardaire a financé les salaires de plusieurs « Shillman Fellows », qui travaillent ou ont travaillé pour Rebel Media. Par ses différentes fondations et des attributions de bourses (« fellowships »), M. Shillman a ainsi financé plusieurs groupes et militants d’extrême droite en Europe. Aux Pays-Bas, il est un important soutien du chef de file d’extrême droite Geert Wilders, qui reçoit depuis des années des aides par le biais de la fondation Horowitz. L’extrême droite américaine, qui admire M. Wilders et voit dans les Pays-Bas un terrain de lutte privilégié, y finance divers canaux de propagande politique.

L’institut Gatestone, par exemple, qui a financé la production de vidéos dans le pays par Rebel Media, et notamment Gangster Islam,un petit film anti-immigration du journaliste Timon Dias, « fellow » rémunéré de l’institut. M. Dias a depuis lancé un projet de site anglophone d’actualité « branchée » et très à droite, The Old Continent, et travaille en parallèle pour Geenstijl (« aucun style », en néerlandais), un blog « politiquement incorrect » régulièrement accusé de sexisme et de racisme.

Mais le rôle de Rebel Media et de ses généreux donateurs est encore plus surprenant dans les pays anglophones d’Europe. Fin 2018, The Times révélait que quatre militants de l’extrême droite britannique avaient bénéficié d’une bourse financée par Robert Shillman, et avaient été salariés par Rebel Media avec un financement du milliardaire américain. Ce petit groupe était dirigé par Tommy Robinson, fondateur du groupuscule d’extrême droite English Defense League et proche du parti UKIP et de son ex-chef Nigel Farage.

Publicité anti-IVG

Le groupe écrivait des articles et des vidéos anti-immigration et pro-Brexit. Le projet a tourné court en mai 2018, quand M. Robinson a été arrêté et condamné à treize mois de prison pour un reportage provocateur et islamophobe.

Après son arrestation, Tommy Robinson a été l’objet d’articles prenant sa défense dans l’ensemble des médias financés par Robert Shillman ; le think tank Middle East Forum, qui compte parmi ses principaux contributeurs les frères Charles et David Koch, des milliardaires américains ultraconservateurs, a financé ses frais de justice, comme il l’avait fait en 2009 pour ceux de Geert Wilders.

Le 26 février, Facebook a annoncé avoir supprimé les comptes de M. Robinson sur Facebook et sur Instagram, en raison de « violations répétées de nos règles, de la publication de contenus déshumanisants et d’appels à la violence contre les musulmans ». La mesure est exceptionnelle pour une figure politique connue ; son compte Facebook comptait plus d’un million d’abonnés ; il ne conserve que sa chaîne YouTube.

Un autre compte Facebook a été brièvement inaccessible ce 26 février, géré par un homme qui apparaissait souvent dans les vidéos de M. Robinson et faisait partie du petit groupe financé par M. Shillman : Caolan Robertson. Cet ancien salarié de Rebel Media, qui a depuis claqué la porte avec fracas en accusant son ex-employeur de malversations financières, est un jeune militant de l’alt-right, coutumier des coups d’éclat en ligne. En avril 2018, alors que l’Irlande s’apprête à voter pour le référendum sur le droit à l’avortement, sa silhouette apparaît subitement dans les fils Facebook de milliers d’internautes. Dans une vidéo publicitaire, on voit le jeune homme interpeller des femmes qui manifestent en faveur du droit à l’IVG ; le montage est conçu pour leur donner l’air ridicule.

En quelques semaines, la vidéo a été vue plus d’un million de fois – dans un pays de 4 millions d’habitants. Qui a financé cette publicité ? M. Robertson a affirmé qu’elle avait été payée par « une entreprise américaine ». Quelques semaines avant le vote, face au tollé suscité en Irlande par les nombreuses campagnes financées par des groupes étrangers et notamment américains, Facebook avait annoncé bloquer toutes les « publicités étrangères » et promis de publier les données liées à ces publicités. Près d’un an plus tard, les données sont toujours en cours de compilation, explique Facebook au Monde, mais devraient être mises en ligne « dans les prochaines semaines ». La vidéo où apparaît Caolan Robertston, elle, est toujours en ligne.

Aimez-vous Ren Hang ?

Actuellement, tous parlent de l’Expo de Ren Hang, photographe chinois, assez connu qui vient de disparaitre. Maison européenne de la photographie, à Paris.

Je colle quelques unes de ses oeuvres.

Aimez-vous ? 

Je ne commente pas.

Le nouveau Directeur de la Maison européenne de la photographie, à Paris le présente dans l’Express, dans ces termes:

“Il y a deux aspects fondamentaux dans l’oeuvre de Ren Hang : son extraordinaire talent pour la performance et la poésie qu’il insuffle dans le quotidien. Il vivait à Pékin dans un petit appartement ; c’est là, dans cet intérieur confiné, qu’il a photographié ses amis et modèles sur les toits des gratte-ciel, ou en extérieur nuit… Des images clandestines prises en vitesse pour ne pas se faire attraper par la police. Ces jeux interdits ont créé un langage visuel sur la liberté de la jeunesse, ses espérances, le sexe, la vie dans les mégalopoles. Les jeunes Chinois sont souvent considérés comme un bloc homogène, discipliné, travailleur, asexué, et, là, on assiste à une pure désobéissance et à une jouissance des corps. Dans un pays au régime autoritaire, on est plus vrai quand on joue !  

“Je ne programme rien. Mes idées surviennent quand je shoote?”, disait Ren Hang. Son oeuvre est instinctive, immédiate, réalisée avec des moyens dérisoires, c’est fascinant. Malgré la dépression dont il souffrait, son travail n’était pas autocentré. Au contraire, il essayait de donner quelque chose à ses contemporains, à la jeunesse, à ses proches. Ces images ne sont pas tristes ou désenchantées, elles sont extrêmement intelligentes, créatives, subtiles et d’une grande énergie, ce qui en fait l’un des photographes préférés des jeunes générations et artistes du monde entier. Pour moi, c’était vraiment un génie.” 

Je ne commente toujours pas…

REN HANG, LOVE. Jusqu’au 26 mai. 

léthé

La soirée s’annonçait bien, tous souriaient, allez savoir pourquoi. De fait la soirée se déroulait bien. L’un des invités proposa un jeu. Il s’agissait, pour chacun, de raconter sa “vie antérieure”. C’était,avait-il dit, une manière de raconter son humeur. Soit une vie atroce dont on s’était libéré par une vie présente extraordinaire. Soit une vie de rêve comparée à celle que le narrateur subit.

Evidemment, nul n’a osé raconté une vie antérieure merveilleuse qui s’opposerait à celle, atroce, que l’on vivait en ce moment précis de la narration. L’orgueil humain ne supporte pas que l’on puisse considérer que le malheur est présent. Il est enfoui, dépassé, enterré. A défaut, on nous plaint et personne, sauf celui qui ne parle pas, celui peut-être un peu déprimé, n’aime être plaint. Le bonheur est obligatoire et il faut le dire et le montrer. La tristesse est faible et les romantiques auraient été s’ils avaient vécu notre temps, vilipendés tant l’injonction à la joie et la chasse contre le spleen est l’un des principes qui fait encore vendre les magazines à papier glacé.

Vient mon tour. Je dis que je n’ai pas trouvé le contre-poison de Léthé et passe la parole au suivant. A vrai dire, le jeu m’énervait. Et j’étais certain que par ce mot, une discussion sur sa signification allait s’enclencher et faire donc remiser dans ses buts, le satané jeu idiot.

De fait, c’est ce qui se produisit.

J’ai donc du préciser que dans la mythologie grecque, les Enfers avaient un rôle essentiel. Et après un grand nombre de siècles passés aux Enfers, les âmes des justes et celles des méchants qui avaient expié leurs fautes réclamaient aux dieux un retour sur terre, en habitant un corps.

Cependant, si l’on accédait à cette demande, une condition devait être remplie : on devait perdre le souvenir de sa vie antérieure.

Pour ce faire, on buvait les eaux du Léthé, fleuve de l’Oubli, l‘un des cinq fleuves de l’Enfer. Ce qui permettait d’effacer de la mémoire toute trace du passé. Pas complètement, on n’en gardait que de vagues réminiscences (notre impression de “déjà-vécu”).

Donc, comme dans le bouddhisme, une nouvelle incarnation et l’oubli grace à ces eaux de tout d’avant.

Le Léthé coulait avec lenteur et silence : c’était, disent les poètes, “le fleuve d’huile dont le cours paisible ne faisait entendre aucun murmure”. Ce fleuve est quelquefois représenté sous la figure d’un vieillard qui d’une main tient une urne, et de l’autre la coupe de l’Oubli.

J’ai donc raconté tout ça, ce qui a eu l’effet escompté : un abandon du jeu et une discussion joyeuse sur les représentations dans les tableaux des musées de la mythologie grecque.

A cet égard, la discussion est aussi venue sur la peinture italienne que j’ai pu comparer à la peinture espagnole, pour, encore louer Ribera, Velasquez, El Greco et Goya. On ne se refait pas.

PS1. La gravure en tête du billet est de Gustave Doré (évidemment) et représente Dante devant le fleuve Léthé, buvant avidement ses eaux.

PS2. Un lecteur (une lectrice ?) assidu (e) et anonyme de mes petits billets, immédiatement après la lecture de celui-ci, m’a envoyé un poème de Charles Baudelaire, extrait des Fleurs du Mal. Je le colle.

Pour engloutir mes sanglots apaisés
Rien ne me vaut l’abîme de ta couche ;
L’oubli puissant habite sur ta bouche,
Et le Léthé coule dans tes baisers.