Téléphoné…

‘Téléphoné” est un mot que j’emploie souvent dans son sens que tous ne connaissent pas. A vrai dire, une action, un comportement, un mot prévisible.

Le grand Larousse donne cette définition

  • En parlant d’un tir, d’une passe, d’un coup, être trop prévisibles ou exécutés trop lentement pour surprendre l’adversaire ; en parlant d’une action, d’un mot d’esprit, ne pas créer l’effet de surprise attendu.

Mon précédent billet sur Calderon que j’ai pu, sans hésiter, comparer à Shakespeare, m’a valu, un coup de téléphone (sic) d’un ami de longue date. Il me dit qu’il est, justement, dans Shakespeare. Qu’il le “relit” (on sait que beaucoup de relecteurs n’ont pas déjà lu, mais ce n’est pas mon sujet du billet).

Soit.

Je crains le pire. (Sans jeu de mots de son).

J’espère qu’il ne va pas me sortir le “bruit et la fureur” et la phrase pour collégiens du grand auteur sur la non-signification de la vie…

Phrase un peu facile, tout ayant le sens ou la signification qu’on construit dans l’instant qui, lui a un sens. Mais j’abrège, ne voulant ennuyer.

Et bien oui, il me l’a sortie la fadaise shakespearienne…

Je la donne ici dans son intégralité.

‘La vie n’est qu’une ombre qui passe, un pauvre acteur qui se pavane et s’agite durant son heure sur la scène et qu’ensuite on n’entend plus. C’est une histoire dite par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien.”

J’ai dit à mon ami : ” téléphoné… ”

Il a compris que qu’on se téléphonait demain pour continuer la conversation.

Soit.

PS. Sur la partie droite de la photo en tête du billet, c’est un miroir qui reflète un dehors et non une fenêtre qui le donne à voir directement. Ce n’est pas sans lien avec la fadaise précitée…

Immense Calderon, beauté pure des mots

Il faut, si vous êtes sur une terrasse, un lit, un fauteuil lire Pedro Calderón de la Barca, poète et dramartuge espagnol (1600-1681).

Et commencer par “La vida es sueño” (1636). La vie est un songe.

Cherchez en ligne ce qu’il a pu être et faire cet auteur prolixe et géant, à côté de Shakespeare… .

Je colle un extrait de sa pièce précitée

CLOTALDE .

Et la vie est un songe trompeur.

La Vertu seule est constante et réelle.

Le vrai bonheur est dans le bien ;

Tout le reste est compté pour rien.

SIGISMOND

Ce discours me remplit d’une clarté nouvelle.

J’en sens toute la force et la sublimité ;

Mon esprit qui n’est plus séduit par l’apparence,

Des humaines grandeurs connaît la vanité.

Pour elles il n’a plus que de l’indifférence,

L’amour, le seul amour dont il est agité,

Lui fait sentir sa véhémence,

Il entraîne ma volonté.

Et quoique d’un vain songe il tienne la naissance,

J’éprouve que sa flamme est une vérité.

CLOTALDE .

Sortez d’erreur, ces feux remplis de violence,

À vos sens abusés doivent tout leur pouvoir ;

Ils n’offrent à vos yeux qu’un objet chimérique ;

Comme tous ces honneurs, cette Cour magnifique

Et tous ces vains trésors que vous avez cru voir ;