Non à 25% d’Obama

1 – Interview de la Presidente de France TV, Delphine Ernotte, reconduite pour 5 ans  : « La diversité sera le fil rouge de mon mandat » à France Télévisions” . Extrait en réponse à la question suivantes : pour votre second mandat, vous vous êtes engagée à faire mieux en matière de diversité. Comment allez-vous faire ?

Nos publics revendiquent d’être mieux représentés, en matière de parité, de couleur de peau, de handicap, d’origine géographique et sociale. La distorsion entre la réalité et sa représentation à la télévision est trop grande. Nous allons donc évaluer la représentation à l’antenne afin de nous fixer des objectifs pour 2021. D’après le CSA, les personnes « perçues comme non blanches » représenteraient environ 25 % de la société française, contre 15 % à la télévision. On a un énorme rattrapage à faire. Ce sera le fil rouge de mon nouveau mandat.”

2 – Bloc-notes de Bernard Henri-Levy. Le Point. Je me souviens si bien de ma rencontre avec Barack Obama, il y a seize ans, à Boston, à la convention démocrate, alors qu’il n’était même pas encore sénateur des États-Unis. Son éloquence. Sa grâce. Son charisme qui crevait les yeux. Et l’embarras de mon rédacteur en chef américain à qui j’avais remis, presque aussitôt, un papier titré : « Un Kennedy noir » et qui vint me trouver : « êtes-vous sûr ? votre goût, si délicieusement français, du paradoxe n’est-il pas en train de vous égarer ? et quitte à prédire à cet inconnu un improbable destin présidentiel, auriez-vous au moins la délicatesse de ne pas toucher à l’icône et de dire, non pas un “Kennedy”, mais un “Clinton” noir » (ce que je fis) ? Je n’ai jamais regretté ce texte. Jusqu’à la publication, ces jours-ci, de Mémoires qui, soudain, me troublent. Ces accès, ici ou là, d’autosatisfaction et, parfois, de mesquinerie. De suffisance et de petits sentiments. Avec, en point d’orgue, l’ancien président SARKOZY dépeint en « coq nain », sorti d’une « toile de Toulouse-Lautrec » et dont la « peau mate » ainsi que les traits « vaguement méditerranéens » rappellent qu’il est « moitié hongrois » et « un quart juif grec ». Un ancien président ne devrait pas dire ça. Et l’on s’étonne qu’il ne se trouve pas, en Amérique comme en France, davantage de consciences pour s’émouvoir de ce dérapage.

3 – Affirmation. Je peux affirmer que je n’ai jamais fait, absolument jamais, de différence entre une personne perçue comme non blanche ” et une autre, perçue je ne sais comment, entre un homme et une femme, intellectuellement s’entend, bien sûr. Jamais. Je l’affirme.

4 – J’ai, par ailleurs écrit dans un précédent billet (“Hollywood et la représentation”, 29/09/2020 ) : “On a pu, ce soir, débattre de ce que j’ai nommé, sans le regretter, “une obsession maladive et malsaine de la représentation”. Mon argument, pourtant primaire, a déclenché le bruit de la disputatio, enivrant. A vrai dire souhaité. La discussion permet d’éviter les airs lourds. Les maîtresses de maison le savent, quand elles cherchent, pour leur dîner réussi, des animateurs beaux parleurs, un peu érudits…

Je commentais donc un article du Monde sur la diversité a la télévision. Pas assez respectée, pas représentative de la société (origine, sexe, catégorie socioprofessionnelle, handicap, âge, situation de précarité ou lieu de résidence). Selon le CSA.

J’ai osé dire, malgré le discours ambiant correct, que cet espace (la TV que je n’ai pas allumée depuis un siècle) n’avait pas à être représentatif. Pas envie de voir une femme laide ou un idiot de service, présenter le journal, même s’ils sont représentatifs de la société (laideur et idiotie, autant que beauté et intelligence), en ajoutant que les films hollywoodiens ne montraient pas nécessairement, par injonction de la représentation, des acteurs sans beauté. Et que les espaces n’étaient pas équivalents… J’ai ajouté que ces %, c’était assez grotesque. Rabelais chez les sondeurs. Même pas risible. Idiot.

J’ai laissé la discussion s’envenimer avant de clamer que nous étions représentatifs des dîners en ville. Je crois que c’est a cet instant que nous avons commencé à vraiment rire. PS. J’aurais dû dire, plus sérieusement, qu’il fallait laisser a la société sa représentation, sans l’exporter.

5 – Bref, il y a des idiots, des imbéciles partout les blancs, les noirs, les juifs, les chinois, les mongols ou les sioux. Autant d’intelligents et de beaux. Et que m’imposer 25 % de je ne sais qui sous prétexte qu’ils seraient ” representatifs” est une des plus belles âneries, proférée par une ânesse ou un ane.

NON A 25 % D’OBAMA. C’EST UN IDIOT. COMME D’AUTRES PRESIDENTS BLANCS, DONT ON LAISSE LE LECTEUR IMAGINER LE NOM, NON PERCUS COMME HOMMES DE COULEUR…