alibivirus

Mon titre n’est pas explicite. On veut simplement, par un billet très, très vite écrit, presque un coup de gueule, dire que le virus s’est transformé en prétexte. Plutôt en couverture, en alibi.

L’ennui existait avant le Covid, y compris celui des jeunes dont on veut nous faire croire qu’il s’agit d’une génération sacrifiée par le sauvetage des âgés, à grand risque pulmonaire. Les jeunes étaient dans le désarroi, par l’économie, ou par, peut-être, un effondrement prévisible et classique d’un maintien dans la lutte (« maintiens-toi », dit-on dans le Sud) inhérent à la jeunesse. Nous avons, aussi, été des idiots. Les jeunes ont « leur » idiotie, comme les « vieux” .

Des philosophes, des prétendus penseurs, que j’ai depuis abandonnés, tant leur réaction à la période était plus dans le champ du marketing de la formule provocatrice, que de celui de la pensée raisonnée (pas toujours raisonnable mais gagnante) ont vilipendé ce temps d’une génération prétendument « sacrifiée ».

Rien que de plus faux. Le conflit intergénérationnel, exacerbé par les phrases irresponsables de notre Président adolescent qui veut s’approprier les voix des « jeunes » («C’est dur d’avoir 20 ans en 2020 »,clame-t-il, pour se faire réélire) est un mythe, un mensonge, une escroquerie. Les jeunes, comme il y a 10 ans ou 5 ans sont à la dérive, exclusivement par la dérive de l’économie et peut-être un « non-like » de la vie, appuyé par l’inculture et la facilité d’une opinion qu’ils estiment sidérale, soutenue par l’incommensurabilité de son amplification, de sa propagation en ligne. Le micro ne fait pas la pensée.

Quant aux « vieux » qui se plaignent de cette période d’isolation, de cette « souffrance » du confinement qui les empêcheraient de voir leur progéniture ou leurs « vieux » amis, ils se terrent dans la même idiotie.

Il y a un problème. Et il faut le résoudre. Et le confinement qui n’est pas, pour la majorité qui ne sont ni dans des EPAHD, ni dans la solitude, n’est qu’un moment, pas dramatique, ni définitif, à passer.

Le jeunes dans les tranchées de 1914-1918, étaient, eux, une génération sacrifiée, plus que celle d’aujourd’hui, laquelle, malheureusement écrasée par l’économie en mutation (non, le plein-emploi est un mythe et dans 20 ans, le travail ne sera plus une valeur) mais qui peuvent, aidés par parents et l’État, boire une bière, désormais au troisième étage d’un immeuble et non au café du coin ne sont pas « sacrifiés ». Ils sont, au demeurant moins que « les vieux » dans un trou qui n’est pas creusé par le virus qui est devenu le « prétexte » du malheur. Comme si l’on expliquait la tristesse par un coin de ciel gris.

Il faut donc stopper les lamentations.

Notre Président est un avaleur de voix électorales et un vrai adolescent. Et quand un adolescent se plaint de lui, le monde cesse de tourner. Juste pour lui.

Il faut combattre ce virus. Il faut accepter le confinement.

Et, surtout, ne pas le prendre pour prétexte d’un mal-vivre qui s’est installé depuis des années, explicable par mille fondements. Qui n’a pas pris naissance dans le Covid, à la rescousse de tous les malheurs du monde que les poètes ou plutôt les bons romanciers ont crié, depuis des siècles, du haut de leur toit lucide.

Le virus n’a pas de corps. Il est sans forme. Mais on le façonne, matériellement.

Il a « bon dos ».

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