Covid et corrida

Je ne colle pas, un peu triste, une de mes photos de corrida. Je viens de lire un article des “Échos”, désespérant. Je n’y crois pas. Il faut que j’aille en Espagne.

Lisez et vous comprendrez.

PS. Je n’ose appeler un très vieil ami, aficionado, que je n’ai pas vu depuis plus de 10 ans, et lui proposer d’écrire ensemble un texte de quelques pages à poser sur les tables des terrasses où “les jeunes” ou les vieux, caressent la buée sur leur verre de bière, yeux dans le vide et coeur sans battements, en s’ennuyant très profondément.

Le coronavirus aura-t-il les oreilles et la queue des matadors espagnols ? Les annulations de corridas dues au contexte sanitaire, ces derniers mois, pourraient porter le coup de grâce à une tradition qui était déjà en perte de vitesse en Espagne avant la pandémie, note le « Wall Street Journal » .

Le nombre d’événements a été divisé par deux depuis 2007, les affluences déclinent inexorablement dans les arènes, qui attirent de moins en moins de jeunes susceptibles de renouveler un public vieillissant, certaines régions, comme la Catalogne, ont fait le choix d’interdire la tauromachie… Le secteur traverse ainsi la plus grave crise de son histoire. Au point que la tradition se retrouve aujourd’hui menacée. Les groupes de défense des animaux, soutenus par un nombre croissant d’élus (principalement de gauche), voient dans la situation actuelle une opportunité pour la bannir définitivement.

« Nous sommes aussi la culture »


Alors, au moment où le sport et la culture espagnols commencent à recevoir le feu vert pour se déconfiner, les matadors et défenseurs de la corrida ont manifesté dans plusieurs villes du pays, samedi dernier, pour réclamer la réouverture des arènes. Avec un slogan : « Nous sommes aussi la culture. »

L’enjeu est également économique. Le « Wall Street Journal » estime que plus d’un tiers des 150.000 emplois du secteur pourraient disparaître pour de bon si les spectacles de tauromachie ne reprennent pas cet été. Les représentants du secteur espèrent pouvoir bénéficier d’une partie des 80 milliards d’euros d’aides mis sur la table par le gouvernement espagnol pour soutenir le secteur culturel.

Par Pierre Demoux

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