imitation involontaire

J’ai encore dans la tête le Gros Câlin relu récemment, un jour béni, de ceux qui nous donne envie de relire. J’en ai fait un précédent billet.

Le Chameau sauvage est le premier roman de Philippe Jaenada paru en août 1997 aux éditions Julliard et ayant obtenu la même année le prix de Flore.

Je ne sais comment “on” a pu me conseiller ce bouquin. Il est vrai que c’est un premier livre. Et tous les premiers livres tentent d’imiter Gary (Ajar). Ça doit être un style qu’on tente d’attraper, comme un papillon, pour donner dans la couleur et le pittoresque direct et un peu drôle.

Mais, n’est pas Ajar qui veut.

Lisez la première page du chameau, Dites-moi. J’ai tort ? Dites-moi.

Un jour, ce n’est rien mais je le raconte tout de même, un jour d’hiver je me suis mis en tête de réparer le radiateur de ma salle de bains, un appareil à résistances fixé au-dessus de la porte. Il faisait froid et le radiateur ne fonctionnait plus (ces précisions peuvent paraître superflues: en effet, si le radiateur avait parfaitement fonctionné, un jour de grande chaleur, je ne me serais sans doute pas mis en tête de le réparer – je souligne simplement pour que l’on comprenne bien que ce premier dérapage vers le gouffre épouvantable n’était pas un effet de ma propre volonté, niais de celle, plus vague et pernicieuse, d’éléments extérieurs comme le climat parisien ou l’électroménager moderne: je ne suis pour rien dans le déclenchement de ce cauchemar). Dans le domaine de la réparation électrique, et d’ailleurs de la réparation en général, j’étais tout juste capable de remettre une prise débranchée dans les trous. Pas de prise à ce radiateur, évidemment.
Mais je ne sais pas ce qui m’est passé sous le crâne ce jour-là, je me suis cru l’un de ces magiciens de la vie pour qui tout est facile (il faut dire que jamais encore je n’avais été confronté à de réels obstacles, ni dettes faramineuses, ni chagrins d’amour, ni maladies graves, ni problèmes d’honneur avec la pègre, ni pannes de radiateur, rien, peut-être un ongle cassé – alors naturellement, j’étais naïf).

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