Je sais tout

Un ami, auquel nous demandions son avis sur un sujet, de l’ordre de la métaphysique, et qui faisait l’objet d’une discussion vive par messages Whatsapp interposés, nous a répondu “Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien”, rappelant ce mot que Jean Gabin, précurseur du rap, a marmonné dans un vieux 33 tours, l’adage de Socrate. Il a raison, étant observé que la phrase exacte, qui apparait  dans Platon, (“Apologie de Socrate”) (21d), et dans le Ménon (80d 1-3) est la suivante je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien ». L‘on sait aussi que Montaigne, grand faiseur de morale (je n’ai pas dit, pour une fois, grand faiseur tout court) s’est beaucoup inspiré du fameux adage.

L’on s’est toujours interrogé sur cette affirmation de Socrate, lorsque l’on rappelle que dans le même Ménon, il est bien précisé que « chercher et apprendre n’est autre chose que se ressouvenir » et qu’ainsi le savoir est réminiscence.

L’on se souvient vaguement de l’épisode de l’esclave questionné par Socrate à propos de la surface d’un carré s’approche de la solution sans connaitre le moindre fragment de géométrie du carré. Ce qui démontrerait notre connaissance, déjà là, à la naissance, même roturière.

J’ai donc trouvé la réponse à fournir lorsque dans une discussion, l’on prétend que je ne maitrise pas le sujet. Je rappelle l’hypothèse socratienne de la réminiscence et je lance :

“je sais une chose, c’est que je sais tout”.

Il y a des jours où l’on délire.

 

 

 

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