DES PHOTOGRAPHES

SAUL LEITER

AVERTISSEMENT

JE NE DONNE JAMAIS L’ADRESSE, POUR MILLE MOTIFS QUE JE NE CONNAIS PAS MOI-MÊME, DE MON MINI-SITE. TRÈS PEU DE LECTEURS ARRIVERONT DONC A CETTE ENTRÉE DANS LE MENU INTITULÉE “DES PHOTOGRAPHES”.

J’Y COLLE QUELQUES IMAGES DE CEUX QUE J’AIME. LES “GRANDS” N’Y SONT PEUT-ETRE PAS TOUS. MAIS ILS SONT ÉVIDEMMENT GRANDS. CETTE PARTIE EST, TOUJOURS, EN CONSTRUCTION. ON N’EN A JAMAIS FINI AVEC LA PHOTOGRAPHIE.

JE DOIS, ÉVIDEMMENT, BEAUCOUP DANS CETTE RECHERCHE ET CES MISES EN PAGES AUX REVUES, D’ABORD A “L’OEIL DE LA PHOTOGRAPHIE“, REMARQUABLE PUBLICATION EN LIGNE, NI ENCOMBREE, NI TROP PLONGEE DANS LE DISCOURS SUR LA PHOTOGRAPHIE CONTEMPORAINE, SOUVENT VAIN ET VERBEUX.  ET SI, PAR UN DETOUR PAR CETTE PAGE, VOUS VOUS Y ABONNIEZ  (5€ PAR MOIS, MEME PAS UNE BIERE), J’AURAIS GAGNE DE QUOI ME FELICITER.

JE DOIS AUSSI BEAUCOUP AU “NEW YORKER” , REVUE MYTHIQUE A LAQUELLE ON PEUT S’ABONNER POUR 1 € POUR 6 MOIS. SOUVENT, LE WOKISME PRIMAIRE EST OUBLIÉ AU PROFIT DE BEAUX TEXTES (LE JOURNALISME PEUT ÉCRIRE). ET A D’AUTRES PUBLICATIONS A QUI J’AI VOLÉ UN PEU D’ÉCRITS ET BEAUCOUP DE PHOTOS POUR LES DONNER ICI,  TOUJOURS EN CITANT.

QUELQUEFOIS, C’EST MOI QUI ECRIT OU COMMENTE. MAIS CEUX QUI SE SONT AVENTURÉS DANS MON MENU ET SONT ALLÉS VOIR MON “SOUS LES IMAGES”, CONNAISSENT MES HESITATIONS, DES RÉTICENCES PEUT-ÊTRE, AU GRE DES JOURS QUI CHANGENT, A L’EGARD DU COMMENTAIRE SOUS L’IMAGE QUI PEUT SE SUFFIRE A ELLE MÊME. “SILENCE DE L’IMAGE, SILENCE SOUS L’IMAGE”, AI-JE PU, POMPEUSEMENT, ÉCRIRE.

J’AI DESIRE CETTE PARTIE DE MON MINI-SITE “POUR LA PHOTOGRAPHIE,”, COMME ON DISAIT DANS LES ANNÉES 70 (“POUR MARX”, “POUR LA LITTÉRATURE”).

LA PHOTOGRAPHIE  MERITE QU’ON S’Y ATTARDE, EN HONORANT LES ARTISTES PHOTOGRAPHES, SANS LA LAISSER MOURIR DANS LES SMARTPHONES AU DÉCLENCHEMENT D’ADDICTION. A L’HEURE OU PLUS PERSONNE NE LIT VRAIMENT,  LA VISION PHOTOGRAPHIQUE PEUT COMBLER LE VIDE DANS LA LECTURE DU MONDE. CE N’EST PAS UN “ART MOYEN”, COMME LE TITRAIT PIERRE BOURDIEU DANS UN DE SES BOUQUINS, DANS UNE SOCIOLOGIE EN REALITE ENNUYEUSE ET “MOYENNE”. ELLE NE LE DEVIENT (ART MOYEN)  JUSTEMENT,  QU’EN LA LAISSANT ERRER SOUS DES DOIGTS S’AFFAIRANT,  SANS TALENT,  SUR DE PETITS ÉCRANS TACTILES.

IL NE FAUT PAS AVOIR PEUR, S’AGISSANT DE LA PHOTOGRAPHIE D’OPERER LES DISTINCTIONS ET D’ASSUMER LA PAROLE ELITISTE. N’EST PAS SAUL LEITER OU  BRASSAI QUI VEUT. LA PROFUSION DES IMAGES ET LA FACILITE DE LEUR FABRICATION (CE N’EST PAS LE CAS POUR LE TEXTE) FAIT SE DILUER LA HIERARCHIE DANS L’INDIFFÉRENCE OU LA CERTITUDE DE LA FACILITÉ, CE QUI REVIENT AU MÊME.

ET PUIS C’EST MON MÉMO VISUEL, J’EN AI JAMAIS FINI D’ALIMENTER ET LUTTE CONTRE LE TEMPS QUI RESTE POUR M’Y ADONNER. J’Y REVIENS TOUS LES JOURS. ET JE ME RELIS, DU MOINS JE M’Y REPLONGE SANS CESSE. JE NE PEUX, IL ME FAUT L’AVOUER, AVANT DE NE PLUS POUVOIR DIRE, M’ENDORMIR SANS ACCROCHER LE DESSOUS DE MON FRONT A UNE PHOTOGRAPHIE QUI ECRASE LA CULPABILITE GENEREE PAR LA PRISE DU SOMNIFÈRE FACILE.

LES IMAGES SONT SOIT FIXES, SOIT INTÉGRÉES DANS UNE “GALERIE DIAPORAMA” UNE GALERIE DE MINIATURES (IL SUFFIT DE CLIQUER SUR UNE DES PHOTOS POUR FAIRE DÉFILER. MERVEILLE DE “WORDPRESS”)

ENFIN, J’AI TROUVE EN LIGNE, POUR LA TÉLÉCHARGER,  UNE APPLICATION QUI FABRIQUE AUTOMATIQUEMENT UNE TABLE DES MATIÈRES. CA PEUT AIDER. ELLE S’ALLONGE SANS DISCONTINUER, PUISQU’AUSSI BIEN JE REVIENS PRESQUE TOUS LES JOURS ICI POUR ALIMENTER JUSQU’À POUVOIR INTITULER LA RUBRIQUE “100 PHOTOGRAPHES”. MAIS JE DOIS ETRE LE SEUL A CLIQUER SUR MON MENU, PRESQUE INVISIBLE. CE QUI EST LE COMBLE POUR DES IMAGES”DONNÉES A VOIR”.

ETE TABLE EST PRATIQUE : UN CLIC SUR LE NOM OU LE TITRE NOUS CATAPULTE DANS SA PARTIE. MERVEILLES DU NUMERIQUE QUE VIEUX IDIOTS DECRIENT, AU PROFIT LA PAGE PAPOER PRÉTENDUMENT SENSUELLE, BILLEVESEES ET BALIVERNES

MAIS,COMME ON LE SAIT, LA VISION D’UNE IMAGE OU LA LECTURE EST NÉCESSAIREMENT SOLITAIRE. C’EST A VRAI DIRE LE SUPPORT JOUISSIF DE LA SOLITUDE. LAQUELLE PEUT ETRE A DEUX. PAS PLUS.

ON COMMENCE UN TEXTE, ON LE SOULIGNE, ON LE SURLIGNE. ON PEUT, SIMPLEMENT, RESTER PANTOIS DEVANT UNE IMAGE. ENTENDRE LE BRUIT DES PAGES D’UN ALBUM QU’ON FEUILLETTE, PUIS TOUT D’UN COUP S’ARRÊTER SUR UNE IMAGE QUELQUES SECONDES,SANS BRUIT. OU ENCORE, S’AGISSANT DU NUMERIQUE, LEVER SON DOIGT DE L’ECRAN TACTILE ET REGARDER. CES MOMENTS DE SUSPENSION DU REGARD SONT LES TRIBUTS DES ARTISTES.

Contenu

Arthur Elgort et les femmes.

Gia Carangi, mannequin (1960-1986)
Cindy Crawford

EXTRAIT DE LA REVUE EN LIGNE “L’OEIL DE LA PHOTOGRAPHIE” Dans son dernier livre (I love) le photographe de mode américain Arthur Elgort présente des photographies de femmes qu’il a prises tout au long de sa carrière, On y présente des idoles telles que les mannequins Gia Carangi, Cindy Crawford, Karen Elson, Linda Evangelista et Christy Turlington, et des rédactrices légendaires tels que Franca Sozzani, ancienne rédactrice en chef de Vogue Italie, et Polly Allen Mellen, ex-rédactrice en chef de Vogue, Harper’s Bazaar et Allure. Le livre a été conçu par Steve Hiett qui nous a quitté il y a quelques jours.

Arthur Elgort (né en 1940) a étudié la peinture au Hunter College, mais est rapidement passé à la photographie, trouvant la peinture trop lente et trop solitaire. Elgort attribue une grande partie de son style spontané et libéré à son amour de longue date pour la musique et la danse, en particulier le jazz et le ballet. Au cours de sa longue carrière, il a participé à de nombreuses campagnes publicitaires majeures, notamment pour Chanel, Valentino et Yves Saint Laurent, il a travaillé sur d’innombrables séries  sur la mode et publié plusieurs livres. sa publication la plus récente est Jazz (2018)

Dominique Isserman

Couleur, color, Miles Aldrige

EXTRAIT OLDP. The King of Color » Miles Aldridge est un photographe et artiste de couverture préféré pour des magazines tels que Vogue, Harper’s Bazaar, GQ, Vanity Fair, Numéro, The New York Times et The New Yorker.

Aldridge photographie toujours une femme: belle, sexy, forte.

Aldridge n’est pas intéressé par le témoignage d’un moment aléatoire; il réfléchit très soigneusement et construit son propre monde. «… Miles Aldridge est un réalisateur dans l’âme. Ses images sont tout sauf les «portraits» d’un sujet. Ce sont ses acteurs, ses actrices. Il y a une certitude dans ses mises en scènes, qui a du drame, de la tension, de la panique et du désir tragique », écrit Marilyn Manson dans l’introduction de l’album d’Aldridge « The Cabinet ».

diapo, galerie : clic, ci-dessous sur une image pour défilement

Ses œuvres sont influencées par des personnalités telles que Helmut Newton, Richard Avedon et Irving Penn. Souvent, elles contiennent des références à des exemples classiques de l’histoire de l’art, des peintures de la Renaissance du Nord, Lucas Cranach, Leonardo da Vinci et Sandro Botticelli. Mais comme il l’admet lui-même: « J’aime quand mon travail se tient avec un pied dans l’histoire de la photographie et de la peinture, et l’autre dans le présent. »

Frank Horvat, une construction sublime de l’image

“Des Pakistanaises fumeuses d’opium, des proxénètes et des prostituées à Pigalle, des mineurs de Belgique ou encore Anna Karina lâchée au beau milieu des Halles, comme une fleur et en tenue de créateur, trônant entre un amas d’ordures, une pile de cageots et une foule de maraîchers circonspects… Maniant tour à tour le retrait, l’ironie et le détournement, le photographe français Frank Horvat bouscula la photographie d’après-guerre avec ses clichés d’une étonnante vivacité” LE MONDE 09 07 2022

Une photo que j’ai pu acquérir, encadrée, puis perdue dans un déménagement. MB. Une immense photo. Comme la photographe aux les plus intelligents de l’univers. Et comme “La Karina”.

1959, Paris, France, for JDF, Anna Karina at Les Halles. FRANK HORVAT

C’est pour draguer les filles que Frank Horvat a acheté son premier appareil photo à 17 ans, en vendant sa collection de timbres. « Ça n’a pas marché, pas autant qu’un poème d’amour, mais ça m’a appris la composition », racontait-il sur son site Internet, avec l’humour qui le caractérise. Les femmes, compagnes ou modèles, auront toujours été une passion et une inspiration jamais démentie pour ce photographe, resté célèbre pour ses photos de mode pionnières des années 1950. A l’époque, Frank Horvat avait insufflé un vent de spontanéité dans ce genre corseté, mais, en réalité, ce touche-à-tout d’une curiosité inépuisable n’a jamais cessé d’expérimenter durant une carrière de plus de soixante-dix ans. Le photographe est mort à 92 ans, auprès de sa famille, à Boulogne, sans avoir jamais posé son appareil. LE MONDE 22 octobre 2020

Monique Dutto à la sortie du métro, Paris, pour Jours de France, 1959 Tirage argentique moderne

Jay Maisel, Paris, un compositeur de couleurs

Richard Kalvar, l’observateur

ODLP. Membre de l’agence Magnum, Richard Kalvar développe depuis plus de quatre décennies une œuvre foisonnante qui semble caractérisée par un sens inné de l’observation… À tel point que la définition que Le Littré donne de ce terme – “Considérer avec application les choses physiques et les choses morales” – paraît avoir été conçue pour rendre compte de la démarche de Richard Kalvar mais aussi de la manière dont il aborde l’acte et la pratique photographiques. Actes sud. Collection ¨Photopoche

William Klein, portraits et Vogue

William Klein

Sabine Weiss, immense, la “photographie humaniste”

Dieu que j’aime son regard, Dieu que j’aime cette photographe.
MB.

La grande photographe française Sabine Weiss est considérée comme la grande dame de la photographie humaniste et a compilé l’œuvre de toute une vie depuis plus de sept décennies, à partir de photographies de Paris. Elle y habite depuis 1946.

En tant que portraitiste de formation, elle a non seulement créé des études de caractère intemporelles sur des célébrités, mais elle a également photographié à plusieurs reprises des gens dans la rue dans des situations aléatoires. C’est une brillante conteuse, ses photographies sont issues d’une observation précise et d’une représentation atmosphérique à plusieurs niveaux de la vie quotidienne. La fine sensorium du photographe ouvre la vue sur les petites choses de la vie. Weiss montre la vie quotidienne, le travail, mais aussi le temps libre des personnes photographiées.

Dès 1956, Robert d’Hooghe présenta le photographe au LFI en tant que «maître du Leica»: «Et Paris commençait une nouvelle fois à exercer sa vieille fascination pour la jeunesse du monde. Parmi ceux qui se sont rencontrés à Paris, il y avait une jeune fille de Suisse. Elle n’avait que vingt ans, avait fait un apprentissage solide dans un studio photographique suisse et la vie devant elle. Bientôt, on connaissait Sabine dans les cercles de jeunes poètes, peintres et musiciens entre Montparnasse, Saint-Germain-de-Près et Montmartre, engagés dans des débats sans fin pour démêler et reconstruire le monde pourri. Lorsqu’elle prenait part à la discussion, elle n’oubliait jamais de souligner qu’elle était une photographe et non une «artiste». Mais elle n’était pas du tout timide. Elle a découvert que ses amis avaient développé d’excellentes théories de l’art, mais ne les comprenaient pas. En «voyant», Sabine Weiss a compris: être émue par les impressions visuellement compréhensibles de l’environnement et par les contextes qui y sont impliqués. «Le texte décrit de manière très impressionnante la capacité de vision photographique de Sabine Weiss. En effet, cette précision est exceptionnelle et a permis de conserver une notion du temps durable. “(Ulrich Rüter in lfi-online.de 16.04.2018). ODLP

Brassai, évidemment

Brassai, devant son appareil (1930)
Brassai

Giovanni Castel

Sarah moon, célèbre, pas à tort

Sarah Moon
Sarah Moon, elle-même

David Lynch, cinéaste, également photographe

Édouard Boubat, évidemment.

Édouard Boubat, jeune.
Édouard Boubat, un peu plus vieux.

Ernest Bachrach

Carole Bellaiche (…), le cinéma dans l’oeil

CAROLE BELLAÏCHE : LA BEAUTÉ COMME AU CINÉMA, par Carole Schmitz

Carole Bellaïche n’a que 13 ans lorsqu’elle découvre sa vocation pour la photographie. Dès lors, elle prend plaisir à mettre en scène ses jeunes amies de lycée et apprend très vite à réaliser ses propres tirages dans son petit laboratoire. Encouragée l’année suivante par la rencontre décisive avec Dominique Issermann, elle prend sa passion réellement au sérieux. À 17 ans à peine, sur les recommandation de Dominique Issermann, elle réalise des portraits d’acteurs qui font appelle à elle pour réaliser leur « book », et son activité devient très vite professionnelle.

Passionnée aussi par le cinéma, elle décide de réaliser entre 1985 et 1988 une série de portraits d’acteurs et de cinéastes dans les musées parisiens, série qui sera exposée à la galerie Agathe Gaillard à Paris en 1989. Dès 1992, elle démarre une collaboration avec les Cahiers du cinéma qui durera une quinzaine d’années, et lui permettra de rencontrer et immortaliser tout ce que le Septième Art compte de grands acteurs et cinéastes. C’est à cette époque qu’elle photographie pour la première fois Isabelle Huppert, alors en répétition à Lausanne de la pièce Orlando, mise en scène par Bob Wilson. Un an plus tard, Carole a la surprise d’être contactée par l’actrice souhaitant être photographiée en Marlène Dietrich pour les besoins d’un film de Louis Malle qui hélas ne sera jamais réalisé. Mais, cette séance, magique, marque le début d’une relation photographe-modèle presque jamais interrompue.

Son talent de portraitiste libéré des codes de la pose traditionnelle est confirmé. Tout en continuant ses travaux personnels, -et en les exposant régulièrement- elle choisit d’intégrer l’agence de presse Sygma en 1998, puis l’agence H&K.

Ses photographies sont pour Carole ses objets de collection quelqu’ils soient. Elles sont la preuve réelle de moments vécus. Et s’inscrivent dans une recherche personnelle, même si certains ont été faits pour la presse, pour des couvertures de magazines. Passionnée par l’humain, elle aime percer le mystère en chacun de ses modèles. Les actrices sont pour elle des modèles idéaux car elles sont prêtes à tout y compris changer leur image.

Website : www.carolebellaiche.com

Irving Penn, le grand portraitiste

Les portraits de Penn comme des miroirs de l’âme…

Dans les années 1950 et au début des années 1960, le regard d’Irving Penn, son inventivité et ses compétences techniques sont très demandés. Il partage son temps entre la publicité et les photographies de mode ou de célébrités pour Vogue.

Irving Penn veut que ses portraits aient la même force irréductible que des tableaux. Il puise dans les œuvres de Goya, de Daumier et de Toulouse-Lautrec des leçons de cadrage, d’éclairage et d’éloquence instantanée. Pour lui, l’essentiel est de percer l’expression de façade et l’armure des célébrités qui viennent poser dans son studio. Il les reçoit comme il est, en jean et chemise blanche, et commence par les mettre à l’aise en leur offrant un café. Ensuite, Irving Penn conforte et encourage ses modèles pendant tout le déroulement de la séance, faisant peu à peu tomber leurs défenses pour les amener à partager son projet. Il n’est pas satisfait tant que son interlocuteur ne s’est pas engagé avec lui sur un terrain sensible, où les vérités se renforcent et révèlent leur essence profonde. 

Les images qui en résultent marquent pour lui le début d’un demi siècle de portraits qui, par leur concision graphique et leur finesse psychologique, restent inégalés. Les portraits de Penn ne ressemblent à ceux d’aucun autre photographe. 

D’une grande intensité psychologique et néanmoins élégants et subtilement composés, ils situent le sujet dans une ambiance sereine, d’une limpidité surnaturelle.

Dans la photo de Pablo Picasso (1881-1973) prise à La Californie (villa de l’artiste à Cannes) en 1957, l’oeil gauche de l’artiste nous fixe intensément depuis son seul profil visible, de sorte que son visage ressemble presque à certains de ses portraits cubistes.

Penn avait un certain goût pour le minimalisme. Le jour où il insiste pour se présenter à un rendez-vous avec Picasso – en dépit des protestations des agents de l’artiste, prétendant qu’il n’est pas chez lui –, il trouve le peintre vêtu d’un sweatshirt gris. Cette tenue ne l’inspire guère. Picasso décide alors, pour s’amuser, de revêtir une cape espagnole et un chapeau. Penn, de son côté, travaillant sur la pose pour sortir de l’idée de déguisement, se rapproche peu à peu de l’oeil gauche de l’artiste, qu’il isole pour en faire le point focal d’une image cadrée de façon très serrée, réduite à l’essentiel. Picasso ne lui avait accordé que dix minutes, mais le photographe, nullement découragé, mobilisa tout son talent et toute son expérience pour sculpter l’essence de ce personnage fascinant. EXTRAIT DU CATALOGUE DE L’EXPOSITION MINSTERE DE LA CULTURE 2017

Irving Penn

Eikoe Hosoe, l’avant-garde japonaise

Eikoh Hosoe est un des grands noms de la photographie japonaise. À quatre-vingt-trois ans, l’influence et le magistère de cet artiste, dont l’œuvre n’a cessé de bousculer et d’interroger l’âme même de la culture japonaise, sont d’une intacte fécondité. Ami de l’écrivain Yukio Mishima et de Tatsumi Hijikata (fondateur du butô), il incarne l’avant-garde de la création nippone. C’est autour de la représentation du corps – et singulièrement de la nudité, strict tabou de la civilisation japonaise –, de sa sensualité, que se concentre et se développe son art, dans un langage photographique et un style foncièrement novateurs où le grain de l’image, ses mises en scène, ses contrastes, son esthétique quasi baroque imposent une vision qui à bien des égards peut se percevoir comme révolutionnaire. Jean-Kenta GAUTHIER Préfacier COLLECTIONJ photopoche.Actes Sud

Annie Leibovitz, célèbre, célébrités…

Andrée Putman

Richard Tuschman, Hopper revisité

La série Hopper Meditations est une œuvre luxuriante et richement colorée, inspirée des peintures d’Edward Hopper. Ces photographies minutieusement construites sont faites à partir d’une combinaison de dioramas de la taille d’une maison de poupée, fabriqués à la main, et de modèles grandeur nature qui ont été numériquement intégrés dans les scènes résultantes.

«J’ai toujours aimé la façon dont les peintures de Hopper, avec une économie de moyens, sont capables de résoudre les mystères et les complexités de la condition humaine. En plaçant une ou deux figures dans des décors humbles et intimes, il a créé des scènes calmes et psychologiquement irrésistibles avec des récits ouverts. Les états émotionnels des personnages peuvent sembler fluctuer paradoxalement entre rêverie et aliénation, voire entre nostalgie et résignation. Un éclairage dramatique accentue les connotations émotionnelles, mais toute interprétation finale est laissée au spectateur. »- Richard Tuschman

www.richardtuschman.com www.klompching.com

Klavdij Sluban, les images fortes d’un slovène

L’écriture photographique de Klavdij Sluban, empreinte de références littéraires, installe une distance vis-à-vis de son sujet et de l’actualité immédiate. L’évènement est un prétexte : il traduit un moment qui reflète tant la réalité rencontrée que le sentiment de l’auteur. Toujours orienté vers l’Est, le photographe franco-slovène emplit de son regard des endroits désertés, voire inhabitables. Il exprime son point de vue avec une éthique artistique sans compassion ni complaisance. Ses images sont fortes car elles sont habitées. Collection Photopoche. Actes Sud.

Sluban

Ernst Hass, visionnaire dans la couleur

Ce photographe, né à Vienne en 1921, entré chez Magnum en 1949 et installé à New York en 1951, avait publié, en 1953, les premiers portfolios intégralement en couleur du magazine Life et participé à plusieurs expositions collectives du MoMA, dont The Family of Man (1955) et The Sense of Abstraction (1960). Pourtant, comment expliquer qu’Ernst Haas, Color Photography n’ait injustement pas fait date et que le photographe ait cédé la place, dans les livres d’histoire, à la génération suivante des William Eggleston, Stephen Shore et autre Joel Meyerowitz ? (…)

L’exposition se tient à l’automne 1962. John Szarkowski vient de prendre la direction du département de photographie du MoMA et met en oeuvre les dernières expositions prévues par son prédécesseur Edward Steichen. En 1963, Five Unrelated Photographers, la première dont Szarkowski aura l’initiative, donnera le ton et affirmera que la volonté d’art de la photographie est alors inséparable du noir et blanc. Telle n’était apparemment pas la question pour Steichen qui, lorsqu’il consacrait des expositions collectives à la couleur (Color Photography, 1950) ou à l’abstraction (Abstraction in Photography, 1951), ne se situait pas sur le terrain de l’art et, en photographe ayant lui-même tout pratiqué, mêlait les usages, qu’ils soient documentaires, scientifiques, créatifs ou expérimentaux, voire commerciaux. Ainsi, tout en faisant entrer la photographie couleur au musée, Steichen pouvait avoir conforté les hiérarchies établies entre le noir et blanc, perçu comme un outil créatif d’interprétation, et la couleur, dont le prétendu réalisme la cantonnait à une fonction de reproduction. (…)

Il faudra attendre les expositions d’Eggleston et Shore pour que cette hiérarchie vole en éclat alors que l’oeuvre en couleur de Haas montre qu’elle était d’emblée infondée. Entré en photographie avec un reportage noir et blanc sur la Vienne d’après-guerre, Haas se tourne très tôt vers la couleur pour répondre à une demande croissante des magazines mais aussi pour développer une approche plus subjective qui entend bien plus troubler le réel que le dupliquer.(…)

Avec les gros plans et les cadrages décentrés, les effets de clair-obscur et de flou, les jeux de reflets et de superpositions, la couleur contribue à altérer la perception. Haas ne l’utilise jamais pour sa valeur descriptive. Au contraire, on pourra peut-être y déceler quelque évocation de la peinture de son temps. Les aplats colorés, plus ou moins vaporeux, peuvent faire penser au color field. Ce serait ne pas rendre justice à la photographie couleur et à sa capacité de déréalisation qui, différente d’une abstraction coupant toute relation au réel, instaure cette ambiguïté souvent irrésoluble que recherche Ernst Haas. Ainsi, l’étonnement suscité par Western Skies Motel, Colorado, USA (1978) doit-il tout à la finesse de l’usage de la couleur.

Étienne Hatt, critique d’art

Helen Levitt, New-York, New-York

Howard Greenberg revient sur Saul Leiter. Un texte pour la photographie

L’exposition en ligne de la Howard Greenberg Gallery rassemble une sélection de la photographie de rue en couleur emblématique de Saul Leiter, où les reflets et les abstractions règnent si souvent en maître, avec ses peintures et collages rarement vus, un travail qu’il a produit aux côtés de sa photographie pendant toute sa vie. Ensemble, ils illustrent la profondeur de son expérimentation visuelle et de sa curiosité, dont aucune ne peut être satisfaite par les limites d’un seul médium.

À l’occasion de la présente exposition, Howard Greenberg a réfléchi à son amitié avec Saul et aux qualités de sa photographie les plus mémorables et distinctives.

Q: Votre l’expérience lorsque vous avez découvert  les premières boites du travail de Saul, en noir et blanc, puis en couleur?

HG: Lors de notre première rencontre, dans son appartement, il avait préparé quelques cartons à me montrer. Nous nous sommes assis dans son «salon» qui était aussi son atelier de peinture, son entrepôt, son lieu de repos et plus encore. Si vous avez déjà vu le documentaire, In No Great Hurry, vous avez vu ce que j’ai vu. Je dois dire que je m’attendais seulement à voir du travail en noir et blanc. C’est de cela que parlait la New York School et je n’avais vraiment aucune connaissance de sa carrière dans la mode qui se faisait principalement en couleur. Et j’ai vu du noir et blanc. Les boîtes étaient vieilles et poussiéreuses. Quand je les ai ouvertes, j’ai fait l’expérience de ce dont Eikoh Hosoe me parlait – l’aura des imprimés. Ils brillaient et étaient, à mes yeux, l’incarnation de ce que j’aimais dans le travail vintage des années 50, avec les magnifiques papiers disponibles à l’époque. Bien sûr, il y avait des images, du pur Saul, et comme je l’ai compris, cela ne pouvait être que cela. Il ne m’a pas fallu longtemps pour lui demander si je pouvais montrer son travail. Il m’a testé à sa manière, et pas très pressé, a dit oui.

Environ deux ou trois ans après notre première exposition, qui a été un succès, il est venu dans la galerie pour me montrer une partie de son travail de couleur. Une boîte, d’environ 25 tirages 11×14 récemment imprimés de travaux plus anciens. Ils étaient assez bons – la sensibilité de Saul était très présente. Cependant, je n’étais pas sûr de la palette de couleurs et au début, j’avais l’impression que ses diapositives avaient peut-être disparu. Alors, bêtement, je lui ai demandé. Il m’a regardé et a rapidement dit « Howard, je ne pense pas que ce soit pour vous », puis s’est levé brusquement. Carrie Springer, qui travaillait pour moi à l’époque, et qui était la personne clé pour Saul, m’a jeté un regard terrifié. Alors je me suis précipité vers Saul avant qu’il ne puisse sortir, je me suis à demi-excusé, et lui ai demandé si je pouvais avoir les photos pendant quelques jours et les regarder sans me précipiter. Il a accepté et l’année suivante, nous avons eu la première exposition «In Color» de Saul Leiter.

Q: En quoi le travail de Saul, en termes d’impressions et d’imagerie, était-il distinct de la New York School en general?

HG: Eh bien, maintenant son travail est bien connu, et je crois que le succès vient de la qualité poétique et picturale de la couleur, et quelles que soient les voitures ou la mode dans ses images, le sentiment d’être perdu dans le temps. Peu importe que vous regardiez la couleur ou le noir et blanc. La sensibilité de Saul transcende son médium, et cela inclut la peinture. C’est un grand artiste, immédiatement reconnaissable, original et tellement fidèle à lui-même.

Je ne dis pas que les autres soi-disant photographes de la New York School sont inférieurs. Ils ont tous leurs propres sensibilités dans le genre, et chacun à sa manière est un grand photo-artiste. Mais Saul est différent, en partie parce qu’il est peintre et a une capacité distinctive avec la photographie en couleurs, et en partie à cause de sa marque artistique unique.

Q: Avec le temps que vous avez passé avec Saul, à la fois professionnellement et personnellement, qu’est-ce qui vous a le plus marqué?

HG: Il m’est resté beaucoup de choses sur Saul. J’ose dire que je ne me suis jamais senti aussi émotionnellement proche d’un autre photographe. Saul fait partie de la famille de la galerie. Il a assisté à notre fête, a passé des heures et des heures dans la cuisine de la galerie, « kibitzing » (bavassant) avec le personnel et les visiteurs, en y prenant beaucoup de plaisir. Personnellement, bien qu’il puisse aussi être un artiste impétueux, je le considérais comme un oncle ou un cousin proche, avec qui j’étais définitivement engagé. Je pense souvent à sa voix, à la façon dont il parlait. Je pense à ses petites perles de sagesse, «le Saulisme» comme Margit (Erb, maintenant directrice de la Fondation Saul Leiter) et j’ai aimé les appeler. Son rire était contagieux. Peut-être que j’étais amoureux de lui? Pourquoi pas, tout le monde l’était. Oui, je suppose que vous pouvez dire que Saul et ses photographies sont une seule et même chose; vous ne les aimez pas, vous les adorez.

Howard Greenberg Gallery 41 East 57th Street Suite 1406 New York, NY 10022 www.howardgreenberg.com

Saul Leiter, l’unique, le préféré (mon préféré)

Saul Leiter

Série “in my room” Leiter et ses “muses”. Black and white

Ci-dessous, galerie, un clic sur une image et défilement

David Bailey, stars and co

Bruno Barbey, le photoreportage

Tina Trumpp, Lauréate du 12ème International Color Awards 2019

EXTRAIT DE ODLP. Tina Trumpp, photographe artistique vivant et travaillant en Allemagne, peut être très heureuse à nouveau.
Déjà en 2018, elle remportait les International Color Awards avec deux photographies «Magnolia» et «Suite 12».

Cette année, elle a encore amélioré:
– Lauréate du 12e International Color Awards, catégorie nu, jugé par un jury international, composé de Sotheby’s, Benetton, Galerie Opiom, Preus Museum, Kelle Rebbe et plus.
– Gagnante du SILVER AWARD Mifa 2019 – Les Moscou International Foto Awards avec sa photo “Love Me Like A River Does”
– Gagnante du BRONZE AWARD Mifa 2019 – Les Moscou International Foto Awards avec sa série «Monte Cristo», inspirée du roman de l’écrivain français Alexandre Dumas.

En utilisant un éclairage naturel et des lignes douces, Tina Trumpp a créé des images élégantes et sensuelles du corps de la femme. Le mystère de la féminité est revisité avec une nouvelle perspective – non pas comme un objet de désir, mais plutôt avec une élégance respectueuse, affichant simultanément confiance, force et beauté à couper le souffle.

Andreas Gursky, le plus cher

Petit-fils de photographe, Gursky étudie d’abord la photographie à Essen ; en 1980, il entre à l’école des beaux-arts de Düsseldorf (Kunstakademie Düsseldorf) et devient l’élève de Bernd et Hilla Becher2. Sa première œuvre exposée est la photo d’une cuisinière à gaz allumée (1980; 98 x 71 cm)2. Il est surtout connu pour ses images très grands formats d’une implacable définition. C’est un des derniers tenants du réalisme photographique proche des théories de l’école de Düsseldorf, mais on peut aussi le rapprocher du pop art et d’Andy Warhol pour le choix de ses thèmes et son goût des séries3.

Cet artiste fait des photographies vertigineuses, des photos où l’on peut apercevoir des foules humaines, des fenêtres, des objets à l’infini, au point de ne plus distinguer une silhouette d’une autre. Une photo représentative est ainsi Tokyo, Stock Exchange (1990; 205 x 260 cm), où apparaissent plusieurs centaines de personnes2. Les photographies d’Andreas Gursky sont habitées par le principe de répétition générale. Elles présentent aussi un intérêt sur le plan architectural : Andreas Gursky photographie le monde « global »4, post-moderne, de verre et d’acier. WIKI

KUWAIT

Willy Ronis, la photographie française

ODLP. Personnage clé de l’histoire de la photographie française, Willy Ronis est l’une des plus grandes figures de cette photographie dite « humaniste », attachée à capter fraternellement l’essentiel de la vie quotidienne des gens. À partir de 1985, Willy Ronis se plonge dans son fonds photographique pour sélectionner ce qu’il considère comme l’essentiel de son travail. Il réalise une série de six albums, constituant ainsi son « testament photographique ». Ces albums inédits sont la matrice de cette exposition à voir et à écouter du 27 avril au 29 septembre 2018, au Pavillon Carré de Baudouin, un lieu qui fête ses dix ans cette année, au cœur de Ménilmontant, ce quartier de Paris que l’artiste aimait tant.

Devenu reporter photographe en 1936, Willy Ronis mène de front commandes et recherches personnelles. Observant le monde, ses photos dressent une sorte de portrait à la fois intimiste et profond de la société et de l’époque. Elles constituent un immense travelling qui donne à voir, à comprendre et à aimer les gens dans l’ordinaire de leur vie. En plaçant l’homme au centre de son œuvre, en posant sur lui un regard optimiste et bienveillant, Willy Ronis n’en néglige pas pour autant de rendre compte de la dureté de l’époque, d’où ces nombreuses images sur le monde du travail et les luttes ouvrières, marquant son empathie et un engagement social qui perdure tout au long de son œuvre.

Très jeune, Willy Ronis a commencé à photographier Paris et les quartiers qu’il sillonnait, et n’a plus jamais cessé de le faire. Ce n’est qu’en 1947, sur l’invitation de Daniel Pipard, un peintre ami de sa femme Marie-Anne et authentique enfant de la rue de Ménilmontant, qu’il va découvrir Belleville et Ménilmontant. C’était alors une sorte de village enclos dans Paris et ignoré des Parisiens, qui ne s’y aventuraient qu’avec crainte, tant sa réputation dans les quartiers bourgeois était mauvaise. « C’était le quartier des Apaches, on n’y allait pas », raconte Willy Ronis.

Pour lui, en revanche, c’est une révélation : il tombe amoureux de ce quartier où le temps semble comme suspendu. Il s’attache à décrire une vie sociale simple et modeste, mais d’une solidarité exemplaire, s’arrêtant dans les bistrots et les ateliers à la rencontre de personnages sans prétention mais riches d’humanité. Il y arpente les tonnelles, les ruelles, les passages et les arrière-cours où il rencontre avec le même bonheur des ouvriers artisans, des tireurs à l’arc, des boulistes, et des jardiniers amateurs qui perpétuent le décor verdoyant traversé par les voies de la Petite Ceinture. Willy Ronis constitue ainsi un témoignage hors-pair sur un Paris aujourd’hui disparu, empreint d’une douceur de vivre modeste et insouciante en dépit de la misère qui transparaît dans de nombreuses images. « Belleville Ménilmontant a été une belle aventure. Cela n’a pas été l’aboutissement d’une volonté clairement exprimée dans ma tête. Cela a été un coup de foudre… »

Ces photographies sensibles du quotidien du quartier et pleines de sympathie pour les personnages qu’il y rencontre vont donner naissance en 1954 au premier livre de Willy Ronis, Belleville Ménilmontant (1954, textes de Pierre Mac Orlan). Il ne rencontrera qu’un succès relatif, mais il est désormais un livre culte, réédité à trois reprises, avec un nouveau texte de Didier Daeninckx en 1992.

Dans les années 1960, Willy Ronis ne cessera de revenir dans ce quartier, sur les lieux de ses prises de vues. En 1990, le collectif du bar floréal organisera le parcours « sur les pas de Willy Ronis dans Belleville Ménilmontant », où ses photographies seront affichées sur de grands panneaux installés sur les lieux mêmes de leur naissance, dans les vitrines des commerçants et à la mairie du 20e arrondissement. « J’ai vécu à Belleville des bonheurs personnels et des bonheurs photographiques, pour moi cela ne fait qu’un, c’est le bonheur tout court ».

Pour Willy Ronis, Paris est un lieu exceptionnel qu’il ne cessera, sa vie durant, d’observer avec un regard poétique et tendre, parfois teinté de mélancolie ou de nostalgie. Sur les traces de Balzac, de Prévert et d’Atget, il va collecter une succession de petits miracles que seul un regard attentif et disponible en permanence lui a permis de rapporter dans les mailles de son filet.

Dans le même temps, Ronis multiplie les reportages en banlieue, photographiant les scènes pittoresques, les passants affairés, les amoureux, les quais de seine, les bords de marne, les Halles ou le quartier latin et la vitalité retrouvée de sa jeunesse. Ces photographies, à la fois si complémentaires et si différentes les unes des autres, dans le fond comme dans la forme, témoignent toutes d’un regard empli de tendresse, mais sans complaisance ni emphase. Ces images sensibles et aujourd’hui quasi intemporelles, témoignent avec tant de force de son désir de justice sociale, qu’elles interrogent la condition humaine. « Je n’ai jamais poursuivi l’insolite, le jamais vu, l’extraordinaire, mais bien ce qu’il y a de plus typique dans notre vie de tous les jours ».

L’autoportrait est un autre jeu auquel Willy Ronis s’est souvent livré avec des approches fort différentes. Véritable flash-back sur un demi-siècle d’existence, cette série de photographies nous fait suivre pas à pas le passage d’un jeune homme plutôt sophistiqué au vieux mon- sieur intégré dans la vie. Les premiers autoportraits sont des images assez apprêtées soigneusement éclairées et mises en scène, où se lit encore l’influence du studio paternel.

Puis le photographe va s’éloigner de ce passé et profiter de son travail et de ses rencontres pour réaliser des images plus proches de la vie. Déjà, le célèbre autoportrait aux deux flashes en 1951 est plus réaliste et techniquement plus élaboré. Le regard s’approfondit, témoignant d’une tendance évidente à l’introspection, tout en s’efforçant d’intégrer la réalité qui l’entoure, comme l’illustrent les autoportraits vénitiens de 1981. Cette dé- marche trouve son aboutissement dans l’image quasi surréaliste réalisée à Paris, rue des Couronnes, en 1985, où le photographe se fond en un double reflet de lui-même intégré dans le jeu des miroirs d’une vitrine de magasin.

Harry Gruyaert, le belge de l’éclat

A une époque où l’Est et l’Ouest étaient divisés politiquement et économiquement, la quête de la lumière et de la sensualité amène le photographe belge Harry Gruyaert à saisir les couleurs de deux mondes très différents : le brillant éclat de Las Vegas et de Los Angeles en 1981 et la retenue austère de Moscou en 1989, juste avant la chute de l’Union soviétique. Harry Gruyaert : East / West, publié chez Textuel, est un voyage remarquable de contrastes et de contradictions maintenant publié dans deux volumes décapés. L’ouvrage reproduit près de cent photographies de ces deux séries, dont soixante-dix images inédites.

USA. Nevada. Las Vegas. Stardust Casino. 1982.

USA. Nevada. Las Vegas. Streetscene. 1982.
USA. Californa. Los Angeles. 1982.
RUSSIA. Moscow. 1989.
RUSSIA. Moscow. 1989.
RUSSIA. Moscow. 1989.
RUSSIA. Moscow. 1989.
RUSSIA. Moscow. 1989.

Joel Meyerowitz, le cadrage

Ormond Gigli, le maître de la photographie de mode

ODLP. Pour Ormond Gigli, tout commence à Paris au début des années 1950. Il réside alors dans un petit hôtel bon marché près de la Porte de Saint-Cloud, dont il occupe le grenier afin de pouvoir développer ses photos. A la suite d’un voyage en Espagne et au Portugal, il prend son courage à deux mains et propose ses clichés au bureau parisien de Life Magazine. Il y rencontre John Jenkinson qui en était le directeur.

Après une courte conversation, Ormond Gigli reprend le métro en direction de son petit hôtel. En y arrivant, le concierge lui dit que Life Magazine vient de l’appeler. Fébrile, il rappelle John Jenkinson qui veut lui confier sa première mission ! Ormond Gigli reprend le métro pour le magazine. On lui demande de couvrir l’ouverture des défilés de mode et des nouvelles tendances : Schiaparelli, Dior, Fath et tous les autres. Quatre de ses photographies ont été publiées, dont la double page centrale en mars 1952. C’était le début de sa grande carrière.

Annie Leibovitz, la très célèbre

Guy Bourdin (mode, suite)

On ne peut pas ne pas évoquer Gyy Bourdin, s’agissant de photographie de mode. On donne quelques unes de ses images.

Vincent Peters, encore les femmes

Depuis plus de vingt ans, Vincent Peters fait partie des meilleurs photographes de mode, travaillant depuis 1995 pour des magazines comme Vogue, Elle, Numéro, The Face, GQ, Esquire et Harper Bazaar. Il a également reçu des commandes de nombreuses maisons de luxe de renommée, dont Dior, Louis Vuitton et Yves Saint-Laurent. Avec un style distinctif : en utilisant un minimum de ressources, il crée des images dramatiques qui ressemblent à des images fixes, qui pourraient être tirées d’un film imaginaire, évoquant ainsi des scènes prises par le photographe de studio de Hollywood, George Hurrell.

Son premier livre, The Light Between Us, a été publié en 2014 et présentait une collection de ses meilleurs portraits d’acteurs, de modèles et de musiciens. Aujourd’hui, avec Personal, il tourne son attention vers son sujet favori : les femmes. Ici, nous sommes nez à nez avec des stars telles que Pénélope Cruz, Emma Watson, et Irina Shayk et avec des beautés moins célèbres, qui posent partiellement nues dans des costumes de ballet délicats, toujours enveloppées dans l’éclairage de Peters.

la photographie de mode

Clifford Coffin

Les photographies de mode font partie de notre culture. Chaque image raconte une histoire et nous invite à partager un certain plaisir visuel, mais elle renferme aussi quelque chose des goûts, des aspirations et des rêves de son temps. Le glamour, l’élégance, et le sex-appeal sont des concepts qui sont redéfinis en permanence. Pendant les années 90 en particulier, ils allaient main dans la main avec leurs opposés – le laid, le choquant, le disgracieux, et le difforme – aussi bien chez les designers que chez les photographes de mode. « Les photographies de mode deviennent inévitablement des commentaires sur l’idée même de ce qui fait mode » écrit Susan Sontag. Et l’« idée » évolue selon les époques, le médium, et le spectateur. Elle dépend de plusieurs facteurs : la pose compte-t-elle plus que le vêtement en lui-même, la tendance est-elle plutôt au mainstream ou vient-elle d’une sous-culture, participe-t-elle d’une évocation subtile ou d’une sexualité affichée ? La photographie de mode est souvent paradoxale : elle est à la fois créative et commerciale – produite sur commande mais dans le même temps générant des images progressives, expérimentales, artistiques – et elle représente à la fois la haute-couture et la culture populaire. La photographie de mode peut être vue comme une forme d’art mais reste une industrie (une industrie visuelle) au service d’une autre (que ce soit la mode, le prêt-à-porter, les accessoires ou les cosmétiques).
Les premières générations de photographes de mode gardaient un certain contrôle sur la production de leurs images, mais leurs créations ont progressivement basculé sous la coupe d’autres preneurs de décisions : les directeurs photo, bien sûr, mais également les publicitaires représentant les marques prestigieuses. Les éditeurs de magazines à succès ont commencé à se méfier des nouveaux venus et ce n’est plus une tâche facile pour les débutants de se faire une place dans le métier. Les enjeux financiers sont tels qu’ils effacent régulièrement les préoccupations artistiques. En feuilletant les pages des magazines d’aujourd’hui, on a souvent du mal à faire la différence entre les images publicitaires et le contenu éditorial. Les liens entre la publicité et l’édition sont plus nombreux qu’on pourrait le penser et les choix des photographes sont souvent déterminés par cet état de fait.

Lire l’intégralité de l’article de Nathalie Herschdorfer dans la version anglaise du Journal.

Roger A. Deakins, graphismes et personnes

« Si vous revenez avec une image que vous aimez, eh bien au moins vous avez l’impression d’avoir réalisé quelque chose. » ~ Roger A. Deakins

Extrait ”oeil de la photographie. Peter Fetterman Gallery présente l’exposition inaugurale du célèbre photographe et cinéaste Roger A. Deakins. L’exposition  est  ouverte au public  jusqu’à la fin de l’année. La réception d’ouverture comprenait également une signature de livre mettant en vedette le livre de Deakins, Byways, publié par Damiani Publishers en septembre 2021 qui a depuis été réimprimé 5 fois. les œuvres exposées incluent des photographies publiées dans Byways, ainsi que de nouvelles photographies inédites. Des copies dédicacées de Byways sont disponibles à l’achat et à la commande à la galerie.

Roger A. Deakins est né et a grandi dans le Devon. Il a étudié le graphisme au Bath College of Art et avant de poursuivre à la National Film School, il a passé du temps à prendre des photos pour le Nord du Devon, dans le but de capturer la vie rurale en voie de disparition. C’est là qu’il a développé son amour de la photographie.

Tout au long de sa carrière, la photographie est restée l’un des rares passe-temps de Deakins, même si c’est plus souvent une excuse pour lui de passer des heures à marcher, son appareil photo sur l’épaule, sans autre but que d’observer. Dans la monographie, Byways, on trouve un large éventail d’images. Il y a les images qui documentent une Grande-Bretagne d’après-guerre disparue, ainsi qu’une collection de photos qui expriment son amour du bord de mer et enfin des cadres du monde entier, capturés lors de voyages pour son travail cinématographique. À travers toutes les images, son sens de l’ironie apparaît clairement.

Largement connu pour ses œuvres cinématographiques, Roger a été nominé 15 fois pour un Academy Award et l’a remporté deux fois pour les films BLADERUNNER 2049 et 1917. Il a également été nominé 16 fois pour le premier prix de l’American Society of Cinematographers, 10 fois pour le Prix ​​BAFTA et 11 fois pour la British Society of Cinematographers.

Il a également reçu des Lifetime Achievement Awards de l’American Society of Cinematographers, de la British Society of Cinematographers et du National Board of Review. Il est également le seul directeur de la photographie à avoir reçu l’honneur de CBE en 2013 et à avoir reçu l’honneur d’être nommé chevalier en 2021.

En 2021, en plus de publier un livre, lui et son collaborateur de longue date James Ellis Deakins ont créé un podcast extrêmement réussi, Team Deakins, sur le thème du cinéma.

Parmi sa liste de films figurent:
SID AND NANCY
MOUNTAINS OF THE MOON
BARTON FINK
THE BIG LEBOWSKI
FARGO
THE ASSASSINATION OF JESSE JAMES BY THE COWARD ROBERT FORD
SKYFALL
BLADERUNER 2049
1917
THE GOLDFINCH
PRISONERS TRUE GRIT
O BROTHER WHERE ART THOU?
UNBROKEN
SHAWSHANK REDEMPTION
SICARIO
KUNDUN
REVOLUTIONARY ROAD
JARHEAD
NO COUNTRY FOR OLD MEN
THE MAN WHO WASN’T THERE

Michael Chinicci, Cuba

Vanishing Cuba est un projet de narration visuelle du photographe italien américain Michael Chinnici. Une collection de plus de 300 photographies et récits des 24 voyages de Michael à Cuba. La collection montre les changements auxquels Cuba est confrontée alors qu’elle émerge de plus de 60 ans d’isolement et de décadence. Les 24 voyages de Michael à Cuba ont produit des dizaines de milliers de photographies, des histoires stimulantes et émouvantes, et créé des amitiés pour la vie. Vanishing Cuba consiste à capturer « l’âme de Cuba », et l’histoire d’amour de Michael avec Cuba et le peuple cubain transparaît clairement dans ce livre fascinant et magnifiquement produit.

Le livre en édition limitée a été imprimé en Italie par LONGO AG à Bolzano, en utilisant des techniques d’impression supérieures et en utilisant du papier de la meilleure qualité. L’attention extraordinaire portée aux détails dans tous les aspects de la conservation, de la conception, de l’impression et de la production est faite pour en faire un véritable objet de collection. Les livres ont été conçus et imprimés en trois éditions différentes. Ruban, Deluxe et Réserve. Les éditions Deluxe et Reserve des livres sont emballées dans des étuis conçus sur mesure et fabriqués à la main en Italie.

Michel Chinnici | Fondateur et PDG de Photo Workshop Adventures | New York
PWA est un circuit photographique et une aventure culturelle DMC proposant plus de 150 destinations dans plus de 50 pays. Michael photographie professionnellement depuis les années 1990 et il a été le pionnier du premier studio de photographie numérique à New York. C’est un photographe documentaire renommé et inspirant spécialisé dans la photographie de personnes, de rue et de voyage. Lorsqu’il n’est pas en voyage, il se concentre sur des missions telles que le style de vie, l’aérien, l’entreprise et les sports mécaniques. Il voyage 20 à 26 semaines par an, capturant des images époustouflantes pour une narration visuelle accomplie. Ses expériences photographiques hautement organisées offrent un mélange unique d’opportunités photographiques incroyables, dans de belles propriétés avec des expériences culinaires authentiques. Il est souvent surnommé affectueusement l’ ‘Anthony Bourdain des voyages photographiques’.

Michael Chinnici : Vanishing Cuba
Éditeur : ‎ Red Octopus Publishing

Luc Roux, le plateau

Reporter photographe, portraitiste pour des grands magazines, photographe de plateau, Luc Roux a immortalisé les plus emblématiques stars du cinéma et les plus grands cinéastes de notre génération. Actrices, acteurs, cinéastes des années 1980- 2010, tous ont croisé la route du photographe et posé devant son objectif. Dans le cadre de Paris-Photo, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé célèbre le travail de cet artiste de renom et expose ses plus beaux clichés du 8 novembre 2022 au 4 mars 2023.

Dans ses espaces d’exposition créés par Renzo Piano, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé s’apprête à dévoiler un accrochage de photographies uniques. Pour la première fois à Paris, le photographe Luc Roux présente une sélection de portraits d’acteurs et de réalisateurs ainsi que des photographies de films. Bien plus qu’une plongée dans les archives d’un photographe, cette exposition est une véritable immersion au cœur du cinéma.

D’abord photographe pour le magazine Première à partir de 1983, Luc Roux a ensuite participé à la création de Studio Magazine en 1987, avec Marc Esposito et Jean-Pierre Lavoignat. Pendant près de vingt ans, il en a été le photographe attitré.

La qualité de ses images, son regard juste, sensible et bienveillant, son talent pour saisir ces instants privilégiés qui révèlent la vérité des comédiens et aussi la magie du cinéma en train de se faire et les liens qu’il a su nouer avec artistes et techniciens ont beaucoup fait pour la réputation de Studio Magazine.

Luc Roux, qui se définit autant comme un portraitiste que comme un reporter photographe, a ainsi travaillé avec la plupart de ceux, français et parfois étrangers, qui ont marqué le cinéma de ces années-là. Il lui est arrivé aussi d’être détaché du magazine pour couvrir certains tournages, notamment ceux de Bertrand Blier, Patrice Chéreau, Maurice Pialat, Alain Corneau, Michel Deville et Claude Miller.

Après son départ de Studio en 2004, Luc Roux s’est consacré à la photographie de plateau. Il était notamment photographe sur les tournages des films de Bertrand Blier, Danièle Thompson, Tonie Marshall, Liza Azuelos, Daniel Auteuil, Emmanuel Bercot et Thierry Klifa.

Certaines de ses photographies sont mêmes devenues des affiches de films inoubliables : Sous le soleil de Satan, Tous les matins du monde, Une femme française, La Reine Margot, entre autres, et bien sûr La Petite Voleuse qui a obtenu le César de la meilleure affiche en 1989.

Initiée par le Festival Francophone du film d’Angoulême en 2020, l’exposition Luc Roux, le cinéma au cœur présente un choix de portraits de comédiens et de réalisateurs, posés ou au travail.

L’accrochage, imaginé par le photographe lui-même, avec le concours de Jean-Pierre Lavoignat, met en lumière des photographies de films, d’affiches, de magazines, d’extraits vidéos et … d’appareils photos.

Luc Roux, le cinéma au cœur invite le visiteur à s’introduire dans le processus de création d’une photographie, depuis sa prise de vue jusqu’à sa publication. L’exposition, véritable voyage sur une trentaine d’années à travers le travail d’un photographe, nous fait revivre les plus grands moments du cinéma des années 1980-2010. Elle est l’occasion d’observer et de comprendre la démarche d’un photographe de presse et de films, devenu, grâce à un vrai sens du cadre et de l’instant, une figure à la fois discrète et incontournable du cinéma français.

Blue Lotus Gallery présente l’exposition avec Fan Ho – ‘Photographie. Ma passion. Ma vie.’ Cette exposition, ainsi que la dernière publication de Fan Ho, « Photography. Ma passion. Ma vie. », regroupe le meilleur de son travail, entremêlant ses œuvres de renommée internationale avec celles qui n’ont pas encore été publiées. Le livre contient un essai « My Quest », écrit par Fan Ho lui-même dans les années 70, expliquant sa propre pratique et son parcours stylistique alors qu’il était influencé par différents mouvements de la photographie survenant à cette époque. À travers son essai, nous découvrons ses interprétations de l’esthétique, de la poésie, de la philosophie et de la synergie, comme on le voit dans ses photographies. Selon la famille Fan Ho, «Fan Ho aura toujours une place spéciale dans nos cœurs et nous nous sentons plus proches de lui grâce à l’héritage durable de son travail. Nous savons que nous continuerons à découvrir quelque chose de rafraîchissant chaque fois que nous regarderons ses images inoubliables, qu’il s’agisse de représentations d’une époque révolue ou de l’endurance de l’esprit humain.

Fan Ho, pureté

Né à Shanghai en 1931, Fan Ho a plongé dans la photographie dès l’âge de 14 ans lorsqu’il a commencé à prendre des photos avec un appareil photo Kodak Brownie. Plus tard, à l’âge de 18 ans, son père lui a acheté un appareil photo Rolleiflex à double objectif avec lequel il a pris toutes ses photographies primées. En 1949, les parents de Fan Ho s’installent à Hong Kong où le jeune Fan Ho poursuit sa passion pour la photographie, en particulier pour la photographie de rue. Surnommé le Cartier-Bresson de l’Est, les œuvres de Fan Ho lui ont valu près de 300 prix et titres de photographie locaux et internationaux. De 1958 à 1965, il a été nommé l’un des 10 meilleurs photographes du monde, selon la compilation de la  société de Photographie d’Amérique. Son talent a également été découvert par l’industrie cinématographique où il a commencé comme acteur avant de passer à la réalisation jusqu’à sa retraite à 65 ans.

À propos du livre
‘Photography. My Passion. My Life’
Publié par WE Press, Hong Kong
ISBN : 978-988-79341-0-3
Langue : anglais et chinois
Nombre de pages : 220 pages
Dimensions : L 264 mm x H 328 mm
Reliure à couverture rigide
890 HK$

Lynn Goldsmith, les couvertures, les stars

ll y a de fortes chances que vous ayez vu de nombreuses photos emblématiques de la photographe de portraits et de documentaires primée Lynn Goldsmith à un moment donné de votre vie. Ses images ont fait la couverture de magazines du monde entier, de Life à Sports Illustrated, Newsweek, Rolling Stone, People et bien d’autres. Elle a également publié 14 monographies de ses photographies, dont le best-seller New York Times New Kids (Rizzoli, 1990).

Au cours des 50 dernières années, Goldsmith a photographié des centaines de musiciens lors de séances de portrait en studio, lors de concerts en direct, sur la route et à la maison. Son nouveau livre, Music in the 80s, présente un éventail incroyable d’artistes au cours d’une décennie au cours de laquelle de nombreuses nouvelles formes de musique gagnaient en popularité : New Wave, Electronica, Rap, Metal et Ska ont remporté le succès, tout comme le R&B et la Pop. . Michael Jackson, Philip Glass, Run DMC, Miles Davis, Judas Priest – ce ne sont là que quelques-uns des noms qui sont devenus des icônes à cette époque. Les années 80 ont été une époque sans pareille dans l’histoire, et les photographies choisies pour ce livre sont aussi diverses dans leur style que la musique et les vêtements de la décennie.

En tant qu’artiste ayant elle-même produit des disques dans les années 80 pour Island Records en utilisant l’alias de WILL POWERS, Goldsmith suscitait un lien spécial avec les musiciens. Ayant écrit des chansons avec Sting, Steve Winwood et Nile Rogers, les artistes étaient toujours à l’aise avec elle et prêts à expérimenter. Lynn avait un accès à eux qui lui permettait de faire des images authentiques comme l’artiste voulait se voir. Son accès était basé sur le respect et la confiance de la personne face à son appareil photo. Lenny Kaye, auteur et guitariste du Patti Smith Group, résume sa photographie : « Lynn Goldsmith est une artiste égale aux légendes qu’elle a capturées. Elle comprend le rythme et la mélodie d’une photographie, la capacité d’arrêter le temps et nous laisse savourer le moment, de nous voir dans son cadrage, avec les couches de personnalité qu’elle révèle de ses sujets.

Le livre contient également des citations de nombreuses personnes présentées dans les photographies de Goldsmiths, notamment Iggy Pop, Tina Turner, Keith Richards, Alice Cooper, Elvis Costello et bien d’autres, ainsi que celles de ceux qui ont été influencés par l’énorme importance culturelle de la décennie, prouvant que la musique des années 80 est sûre de frapper la bonne note pour tous les amateurs de musique.

À propos de l’auteure : Lynn Goldsmith est une photographe portraitiste de célébrités, ainsi que photographe d’art et peintre. Dans le passé, elle a été entrepreneure, réalisatrice, artiste musicale et parolière.

Michael Eastman, les façades du monde

Michael Eastman a passé cinq décennies à documenter les intérieurs et les façades de villes aussi diverses que La Havane, Paris, Rome et la Nouvelle-Orléans, produisant des photographies à grande échelle unifiées par leur précision visuelle, leur monumentalité et leur utilisation picturale de la couleur. Eastman est surtout reconnu pour ses explorations de la forme architecturale et des textures de décomposition, qui créent des récits mystérieux sur le temps et le lieu.

Fred Lyon, Le Brassai de San Francisco

Fred Lyon,

La carrière de Lyon a couvert la plupart des éléments significatifs de la photographie du XXe siècle. Il a travaillé avec certains des meilleurs magazines, notamment Life, Holiday, Vogue, House & Garden, Fortune, Time et d’autres pendant l’âge d’or du média. Il a travaillé dans tous les genres dans la mode, la décoration d’intérieur, les voyages, la gastronomie et le vin, le sport et le photojournalisme. Il a fait l’objet du documentaire 2013 Fred Lyon – Living Through the Lens du cinéaste Michael House.

Lyon est l’un des photographes les plus importants à avoir travaillé dans la photographie de design d’intérieur au XXe siècle. Au début de sa carrière, il a collaboré avec la designer Frances Elkins et l’éditrice Dorothea Walker pour produire des images révolutionnaires qui sont apparues dans les principaux magazines de décoration , notamment House & Garden et Vogue. Il a travaillé avec de nombreux designers importants, dont John Dickinson, Tony Hail, Michael Taylor et d’autres, pour capturer leur travail dans la création du « California Look ».

De retour à San Francisco, Lyon est devenu un photojournaliste recherché travaillant pour Life, Holiday, Sports Illustrated et d’autres magazines de premier plan à l’âge d’or de ce média.

La photographie d’art de Lyon est aujourd’hui présentée dans de prestigieuses foires d’art internationales et conservée dans des musées et d’importantes collections privées. Ce sont des images saisissantes. Beaucoup ont été prises à San Francisco. Elles montrent la haute société, la basse société et de nombreux mondes intermédiaires. La sympathie discrète de Lyon pour le caractère poignant des lieux et des personnes qu’il capture dans son travail a conduit d’autres à l’appeler « le Brassaï de San Francisco ». Mais la vérité est que Fred Lyon est sui generis.

Philip Meza