Spécisme, antispécisme

Remarquable “Répliques” d’Alain Finkielkraut le 13 Juin sur spécisme et anti-spécisme, idéologies que j’ai pu, souvent, aborder dans mes billets. Je suis spéciste. Evidemment. Et je travaille même, on se demande pourquoi, sur spécisme et judaïsme (je n’ai pu m’empêcher d’écrire mon PS3…

Finkie était très, très en forme.

J’offre le podcast à ceux qui ont la flemme d’aller voir sur le site ou ne savent enregistrer en MP3 sur Itunes.

PS1. Dans les discussions de terrasse, l’ambiguïté s’installe puisqu’en effet le terme de “spécisme” est souvent confondu avec son contraire, les parleurs considérant, à tort que les spécistes considèrent qu’il n’existe qu’une seule espèce englobant les hommes dans l’humanité. C’est le contraire. J’ai proposé, récemment, dans une discussion au téléphone d’employer le terme de spécifisme. Il me semble plus parlant : spécificité de l’homme. N’est-ce-pas plus parlant ?

PS2 Le livre d’Ariane Nicolas : “L’imposture antispéciste”

PS3 Le “Que sais-je” antispéciste de Valérie Giroux

PS3. Un avant-goût du sujet : le christianisme, à l’inverse du judaïsme n’accorde pas d’âme à l’animal. Les dix commandements. Le repos est prévu pour l’animal tout comme l’homme : Six jours tu travailleras… mais le septième jour est chabbath… Tu ne feras aucun travail, ni toi… ni ton bétail .( Exode 20, 10 ). Le chéma, récité deux fois par jour : Je donnerai de l’herbe à tes animaux et tu mangeras et te rassasieras ( Deut. 11, 15 ) commenté par la Loi orale :Tu dois d’abord donner à manger à tes bêtes, ensuite seulement tu peux te mettre à la table toi-même pour manger (Bérakhoth, 40a ). Il ne faut pas atteler ensemble un bœuf et un âne ( Deut. 22.20 ). Pénible. Puis :”Tu ne dois pas voir l’âne de ton frère ou son bœuf s’abattre sur la voie publique et te dérober : tu es tenu de les relever avec lui ( Deut. 22, 4 ). Et dans le livre de l’Exode (23,5) “Si tu vois l’âne de ton ennemi succomber sous la charge, tu n’as pas le droit de l’abandonner, mais il te faut prêter la main pour le décharger . L’amour que tu dois porter aux animaux doit être  plus fort que la haine que tu dois porter à ton ennemi, quand la souffrance d’un animal est en jeu” .  Talmud ( Sanhédrine 38a) : Les animaux on été crées le 5e jour, l’homme le 6e jour seulement, ceci afin qu’il ne puisse pas s’enorgueillir sur ses frères inférieurs qui l’on précédé dans l’œuvre divine. Le midrach : ( chémoth 31,8 ) écrit :”Regardez cette homme il porte une gerbe sur son dot et son âne le suit dans l’espoir de la manger Et voilà que cet homme entre dans l’écurie et dépose la gerbe à un endroit inaccessible à l’animal. N’est-il pas cruel d’agir de la sorte ?d’éveiller un espoir dans le cœur de l’animal et ne pas le satisfaire ? .” Le plus grand Maître de la Michna, Rabbénou Haqadoche , le compilateur de la Michna a été puni par l’Eternel pour ne pas avoir pris en pitié un veau qui s’était échappé de l’abattoir, qui s’était réfugié auprès de lui et qu’il avait renvoyé en disant :Va, tu as été créé dans ce but ( Baba Métsia) Enfin, la chasse est interdite dans le judaisme : “c’est faire souffrir les animaux pour son plaisir” (Avoda zara,18b )

Sauf que le judaïsme est spéciste. Et qu’il n’est pas végan. Et qu’un spéciste ‘comme Finkie et moi qui ne sommes pas végan, respectent l’animal. Ou en tous cas ne lui fait aucun mal. Et que la nourriture est une particularité et que, et que…

Ca mérite plus qu’un PS. Mais je réserve la suite, trop longue, avec références philosophiques kantiennes et hégéliennes. à un article ailleurs. Le lecteur l’a échappé belle.

                                                                                

Eduardo Viveiros De Castro, l’animisme des beaux quartiers

Pour les Indiens, quand un jaguar se voit dans le miroir, il voit un homme”

Dans le dernier numéro de Philomag, un entretien avec une prétendue “grande figure” de l’anthropologie, un “immenses penseur”. Celui qui considère que les indiens cannibales ont une vision du monde (“perspectiviste”) que nous devrions adopter pour sauver le monde de la catastrophe écologique…Bref le discours huilé des catastrophistes qui haïssent l’Occident et considèrent que les tribus amérindiennes sont les seuls humains sur terre à pouvoir être entendus. Type Descola, Pierre Clastres. On notera que le plus grand (Claude Levi-Strauss) ne se terrait pas dans cette posture qui caresse la haine de soi et le désastre du monde qui sonne comme un désastre de soi et de sa classe sociale. De la prétendue grande pensée qui m’énerve. Et pourtant, je crois respecter les penseurs que je préfère aux vendeurs de meubles en plastique. Mais quand l’exotisme et le catastrophisme, encore et toujours, dominent la pensée, je m’ennuie et ne crie même plus comme avant, lorsque je luttais contre l’intrusion exotique dans la pensée occidentale, du type grande sagesse chinoise ou hindoue. Une pensée désormais bien installée, y compris sur “Vente privée” pour les cours de méditation ou de développement de soi oriental, qui rejoint celle de la doxa occidentale sur Facebook et Twitter, celle du Marais écolobobo (un néologisme). Une pensée confuse et donc profuse, sur laquelle dégouline tout ce qui n’est pas l’Occident qui a pourtant inventé les droits de l’homme, la liberté a permis l’émancipation de beaucoup (dont moi).

Donc, j’offre l’entretien, dans son intégralité, sous format PDF, afin que mon lecteur se fasse une idée de la chose pensée (je peux me tromper), en gobant quelques perles du grand philosophe-anthropologue brésilien qui fait jouir les biobos (encore un néologisme). Il faut désormais que l’Occident, sans mettre toujours un genou à terre, même si son histoire n’est pas toujours glorieuse apprenne à dire ce qu’il a pu apporter au monde, sans complexes, ni repentance qui est une sorte cannibalisme de soi et vengeance exacerbée de l’autre, alors que le temps se découpe en passé, présent et futur. Chantal Delsol, je l’ai déjà écrit dans on dernier bouquin (“le crépuscule de l’universel”) s’y essaye. Mais elle ne peut avoir l’oreille de la “pensée-Marais” (un autre néologisme” pour signifier l’idéologie qui massacre les universaux, en accrochant dans le ciel les particularismes, lesquels ne devraient qu’être respectés, sans dominer le Tout. Donc, ci-dessous, l’entretien :