Makogonov

LCI, La chaine d’information du groupe TF1 est assez remarquable par la qualité de ses animateurs et de ses émissions. Elle est devenue, en réalité une chaine se concentrant, assez obsessionnellement sur la géopolitique et devrait changer de nom.

Lorsque l’on atterrit sur la chaine, il est très rare de ne pas tomber sur un débat, un sujet sur l’Ukraine et la Russie. Et, évidemment, en ce moment sur Navalny, opposant russe, mort dans une colonie pénitentiaire après avoir été condamné à 19 ans de prison pour délit de contestation et d’opinion.

Évidemment, sa ligne éditoriale est assurément européenne, antirusse, ce qui, en soi, n’est pas choquant en Europe occidentale mais qui peut inquiéter tant la critique confine quelquefois à l’éructation et la compulsion.

Puis, on l’avoue, on est assez dubitatif sur les reportages et les images qui nous sont données en boucle sur les centaines, peut-être les dizaines de manifestants qui viennent poser des fleurs en l’hommage de Navalny ou qui par milliers ici peuvent manifester contre la guerre en Ukraine. On n’est pas certain de l’image. Et la chose est plus complexe, s’agissant d’opposition en Russie. Justement, du fait du régime.

Par ailleurs, on l’a écrit dans un autre billet, l’invasion russe est inacceptable mais ce n’est pas une raison pour en faire un Sarajevo, déclencheur de guerre et génératrice de période de peur potentiellement nucléaire. La raison doit être convoquée.

Ce soir, très attentivement, j’ai regardé l’émission « un œil sur le monde » animée par Amélie Carrouër, excellente, dont on ne possède pas les mots pour vanter l’intelligence et la justesse d’analyse.

Elle recevait Alexander Makogonov, jeune diplomate, porte-parole de l’Ambassade russe à Paris. Il était bien sûr question de l’Ukraine et de Navalny.

Elle était dans une pugnacité rare, sans lâcher le morceau, comme on disait, mais dans la maitrise certaine du sujet.

On est assez fier de l’existence de telles journalistes qui nous réconcilie avec l’intelligence.

Mais, on l’avoue, ce diplomate russe, Alexander Bakogonov donc, qui aurait pu s’énerver, a répondu en provoquant l’admiration. Poussé dans ses retranchements, il ne s’est jamais enterré. Et pourtant défendre la Russie contre mille articles par jour qui l’assassinent, est assez difficile.

On ne peut que rendre hommage à sa résistance et son talent. On ne veut entrer dans le fond des débats ici. Juste souligner les talents. De tous bords.

Alexander Makogonov

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