Singer, l’autre.

Israël Joshua Singer

Dans un précédent billet, j’avais évoqué les “deux Singer “, en faisant allusion aux “deux Roth”. Beaucoup, dont un membre de ma famille ne connaissait pas le deuxième Singer, ni ses chefs-d’œuvres. Je livre donc sa présentation, incluse en tête de sa “Famille Karnovski.” Et encore dans le don (Voir le billet sur Mauss et son paradigme triangulaire), je colle un extrait du roman.

Israël Joshua Singer (1893-1944), frère aîné du Prix Nobel de littérature Isaac Bashevis Singer, est longtemps resté ignoré du grand public en France, malgré son succès outre-Atlantique : on redécouvre aujourd’hui son œuvre à la modernité inégalable. Denoël a publié en 2005 ses deux principaux romans, Yoshe le fou et Les frères Ashkenazi, puis, l’année suivante, son récit autobiographique, D’un monde qui n’est plus, suivi de La famille Karnovski en 2010, Au bord de la mer Noire et autres histoires en 2012 et De fer et d’acier en 2015.

EXTRAIT DE LA FAMILLE KARNOVSKI

Dans l’immeuble que David Karnovski avait acheté dans le quartier ouvrier de Neukölln, les logements sont petits et bruyants. Par les nombreuses fenêtres très rapprochées les unes des autres, s’échappe un brouhaha permanent : des machines à coudre, des enfants qui pleurent, des scènes de ménage, des chiens qui aboient. Souvent, le dimanche, on peut aussi entendre sonner du clairon, c’est un soldat à la retraite, ancien membre de la fanfare militaire, qui joue un air martial.
L’unique grand appartement de la maison, calme et abrité des regards par des stores toujours baissés, même en plein jour, est celui qu’occupe le docteur Fritz Landau. Cet appartement se trouve sous le porche, au rez-de-chaussée, de telle sorte que les patients n’ont pas d’escalier à monter. Les gamins s’agglutinent près des fenêtres du cabinet médical, curieux de ce qui se passe à l’intérieur. Premièrement, le docteur Landau est le seul Juif de l’immeuble et on aimerait savoir comment se comportent ces gens-là. Deuxièmement, les malades se déshabillent, se mettent complètement nus, et pas seulement des enfants mais aussi des grandes personnes, des parents, et les gosses veulent voir à quoi ressemblent dans leur nudité les papas sévères et les mamans grondeuses. C’est surtout les femmes que les petits garçons s’efforcent d’entrevoir. Mme Krupa la gardienne, les éloigne des fenêtres à coups de balai.
À l’instar de nombreux domestiques, Mme Krupa considère comme une atteinte à sa dignité d’être concierge dans une maison peuplée de gueux. Le fait qu’un médecin habite au milieu de cette plèbe la remplit d’orgueil et elle ne permet pas à ces sales gosses de venir déranger l’appartement doctoral. Dans son courroux, elle en appelle à tous les saints :
« Sapristi ! Jésus, Marie, Joseph ! Ne venez pas chahuter sous les fenêtres du docteur ! Espèces de morveux, sales cochons, bande de voyous ! »
La seule chose qui contrarie l’estime que Mme Krupa porte au docteur, c’est que pour payer son loyer, il n’a pas la ponctualité des gens bien, il se conduit comme le bas peuple. Ça ne cadre pas avec l’idée qu’elle se fait d’un homme comme il faut, un médecin par-dessus le marché.
Un jour, alors que vers la fin du mois le docteur Landau n’avait toujours pas réglé son loyer, Mme Krupa remit l’affaire entre les mains du fils du propriétaire afin qu’il aille lui-même lui rafraîchir la mémoire comme il le faisait avec les gens du peuple quand les choses traînaient trop en longueur.
Un soir, pour la première fois depuis qu’il gérait la maison de son père, Georg Karnovski se rendit chez le docteur Landau. Sur la porte pendait un écriteau invitant les gens à entrer sans sonner. Dans le couloir étroit, une porte était ouverte. Près d’une cuisinière en fonte noircie se tenait une vieille femme occupée à tourner quelque chose dans une casserole d’où s’élevait une épaisse vapeur. Dans le couloir, il vit une longue banquette des plus ordinaires, pas rembourrée, telle qu’on en trouve dans les bistrots de campagne. Au-dessus, étaient fixées diverses pancartes : défense de fumer, défense de faire du bruit, passer dans l’ordre d’arrivée. Près d’une affiche indiquant que les crachats et autres mucosités transmettent la tuberculose, on avait accroché une deuxième mise en garde, comme quoi l’alcool et le tabac sont des poisons pour l’organisme.
Sans lever le nez de sa marmite, la femme dans la cuisine marmonna :
« Le cabinet du docteur est à droite, il faut frapper. »
Georg Karnovski frappa. Debout dans un coin, un homme d’âge moyen avec une barbe rouge cuivre sur une blouse blanche se savonnait les mains au-dessus d’une cuvette après le départ du dernier patient. Sans même tourner la tête vers le nouveau venu, il ordonna d’une voix de basse :
« On se déshabille, on se déshabille ! »
Georg sourit.
« Je suis Karnovski, le fils du propriétaire. Je viens au sujet du loyer. Je suis en bonne santé. »
Le docteur s’essuya les mains, remit rapidement sa barbe rousse en ordre et examina Georg de la tête aux pieds à travers ses épais verres de lunettes.
« Ça, jeune homme, si vous êtes en bonne santé oui ou non, c’est à moi de le dire. Vous ne pouvez jamais savoir ça tout seul. »
Georg se sentit ridicule. Le courage dont il s’était armé peu de temps auparavant pour venir réclamer le loyer s’envola d’un coup. Le docteur Landau cachait dans sa barbe un sourire enfantin.
« Hm, vous voulez de l’argent, jeune homme, pas vrai ? Ma foi, oui, ça n’est pas nouveau. C’est ce que tout le monde veut. Le problème c’est : où le trouver ? »
Voyant que le docteur plaisantait, Georg reprit de l’assurance.
« Je crois que vous avez une grosse clientèle, docteur. Je vois souvent les malades faire la queue sous le porche. »
Le docteur répliqua aussitôt :
« Les patients de Neukölln sont généreusement pourvus de maladies et chichement de marks. À certains, il faut même parfois donner quelque chose. »
Georg fixa sur lui un regard étonné. Le docteur Landau le prit par le bras comme une vieille connaissance et le conduisit vers une petite table sur laquelle était posée une soucoupe contenant de l’argent, essentiellement des marks en papier mais aussi quelques pièces en argent et même des pfennigs.
« Vous voyez, jeune homme, c’est là-dedans que mes patients déposent mes honoraires. Chacun selon ses moyens. C’est mon principe. Si quelqu’un est dans le besoin, il se sert, ha, ha, ha ! »
Approchant ses grosses lunettes de la soucoupe, le docteur se mit à compter les pièces maladroitement, comme quelqu’un qui s’intéresse peu à l’argent.
« Tout ce qu’il y aura là, jeune homme, c’est tout ce que vous pourrez obtenir de moi. »
Georg se sentit encore plus ridicule dans son rôle de propriétaire.
« Ce n’est pas grave, docteur, je peux attendre, bien sûr. »
Le docteur Landau s’escrimait toujours à compter les petites pièces. Tout en comptant, il demanda à Georg sur un ton paternel, qui il était, quel âge il avait et ce qu’il étudiait.
« Je ne suis pas uniquement le gérant de l’immeuble, répondit-il avec fierté, j’étudie la philosophie, docteur. »
Le docteur Landau sourit dans sa barbe.
« Le pire des métiers qu’un jeune homme puisse choisir. »
Georg était stupéfait.
« Qu’est-ce qui vous fait dire cela, docteur ? »
Le docteur Landau le prit à nouveau par le bras et le conduisit jusqu’aux armoires à livres disposées le long des murs. Il lui désigna certains livres.
« Vous voyez, jeune homme, vous avez ici des œuvres qui vont de Platon et Aristote jusqu’à Kant et Schopenhauer. Pendant les quelques milliers d’années qui les séparent, rien n’a été ajouté. On en est toujours au même point, on tâtonne toujours dans l’obscurité. Là, ce sont des ouvrages de médecine. Chaque nouveau livre apporte quelque chose de neuf dans la profession. »
Georg, tout étudiant amateur qu’il était, essaya de défendre sa vocation.
« Docteur, vous parlez comme un médecin, pas comme un philosophe.
— J’ai gaspillé des années de ma vie sur ces livres absurdes, du temps perdu, jeune homme. »
Georg voulut répliquer mais le docteur ne lui en laissa pas l’opportunité. Sortant un vieux manuel de médecine agrémenté de gravures, il y désigna quelque chose d’un doigt bruni par l’iode.
« Regardez, il y a quelques centaines d’années seulement, les médecins soignaient encore les rois et les princes à l’aide de formules incantatoires et de potions magiques. À présent, nous disposons de la radioscopie et du microscope. Et la philosophie, qu’a-t-elle réalisé entre Athènes et Königsberg ? »
Avant que Georg n’ait le temps de prononcer un mot, le docteur Landau l’avait entraîné dans la pièce voisine.
« Elsa, Elsa ! Montre donc un microscope à ce jeune homme. Qu’il voie un peu à quoi ressemble un microbe. »

Joseph Roth, un petit texte sur un clown

J’offre à ceux qui s’aventurent ici un petit texte de l’immense Roth, l’autre (Joseph). Je suis dans les centaines de pages des “Cahiers de l’Herne”qui lui sont consacrés. On sait mon admiration pour cet écrivain. On connaît mes billets (la fonction recherche de mon petit site fonctionne très bien) sur les deux traductions d’un des plus beaux romans qu’un homme ait pu donner à ses semblables : “Le poids de la grace” retraduit sous le titre “Job, roman d’un homme simple”. Je reviendrai dans quelques jours pour un billet, assez dense, encore un sur Roth, Joseph.

Il y a donc deux Roth, Joseph et Philip. Je les aime tous les deux. Comme il y a deux Singer, Isaac Bashevis et Israël Joshua, son frère moins connu, l’auteur de “La famille Karnovski. Je les aime tous les deux.

LE CLOWN DE BARCELONE

Dans la malheureuse ville de Barcelone, il est un clown qui fait rire les enfants réfugiés dans les « abris » afin d’échapper aux assauts aériens. Les journaux publient sa photographie. On le voit dans la cave, en train de faire des farces, vêtu de son costume de pitre, au milieu des enfants qui ont fui les bombes.Les enfants et lui, toute la cave peut-être bien, vont être frappés dans un instant par une bombe, allemande ou italienne. Dans l’heure qui vient, la maison paternelle dans laquelle sont nés et ont grandi ces enfants sera peut-être, pour ne pas dire probablement, détruite. Ces enfants qui rient à présent aux facéties du clown : réfugiés aux abris, dans la cave, fuyant la mort. Qui va chanter la louange du clown inconnu de Barcelone qui, même à l’abri sous terre, nez à nez avec la mort, pire encore : la mort dans le dos, s’avisa d’emporter avec lui son instrument de travail, son costume, son « caractère », tout son être ? Un homme a-t-il jamais produit preuve plus flagrante de son intimité avec la mort, supérieure à celle d’un soi-disant héros ? Afin de faire oublier l’angoisse de la mort aux enfants, mieux : pour les faire rire, le clown est descendu avec eux dans la cave. Que dis-je le « clown » ? Si, parmi tous les pitres que le monde a portés, il en est un qui fait honneur au nom de son métier, c’est bien celui-ci. Peut-être la mort les a-t-elle déjà fauchés, lui et tous ces enfants dont il faisait le bonheur, alors que passaient les avions au-dessus de leurs têtes. Sa dépouille, si l’on parvenait d’aventure à l’identifier, devrait rejoindre un tombeau spécial : la tombe du clown inconnu. Du pitre inconnu de Barcelone”.

Texte paru dans Pariser Tageszeitung, 26 janvier 1939. Traduction de l’allemand par Alexis Tautou.

Démarche

Un texte d’un ami qui a sa place ici, avant mon prochain billet sur le concept de “commencement” et un contresens théorique. Achevé, mais non satisfait, je diffère et offre une place ici à un timbré de la démarche.

Et la musique plein les oreilles et la tentative, le soir, de choper la bonne posture dans la danse, celle que l’on ne peut décrire, qui vient dans le corps, le geste nietzschéen. On sait quand on danse bien, on sait quand on danse mal. On sait notre corps esthétique, on sait quand il ne l’est pas. Comme un beau revers au tennis ou une belle godille à ski.

C’est d’ailleurs ce qui m’a rendu obsessionnel de la « démarche », l’esthétisme du corps (il ne s’agit pas de gros, de maigres, de minces, ce qui n’a aucune importance tant l’élégance d’une démarche absorbe les catégories. Le geste, la posture adroite et élégante (au sens nietzschéen du terme, la production de la beauté d’un geste qui envoute l’espace)

J’affirme ici que la plus belle femme du monde, allongée comme une déesse n’est pas belle si elle ne marche pas bien, jambes exactes, torse en rythme, épaule droite avant l’épaule gauche, un « chaloupement » discret en-deçà du mannequin sur les planches du défilé, à la démarche juste mais volontairement exacerbée.

Oui, même couchée dans un lit, expansive et délicieuse par sa posture, on sait l’élégance d’une femme, car, encore une fois, même les bras ouverts ou recroquevillée, si sa démarche quotidienne sur un trottoir, entre une chambre et une autre, ou, mieux, dans un hall de gare, n’est pas idoine, sa position couchée ne peut l’être non plus.

Et l’élégance, c’est celle de la démarche.

Je crois que j’étais un terroriste sur ce thème et mes amis se moquaient toujours de moi lorsque je regardais une femme et que mes yeux s’éteignaient devant celle aux pieds non parallèles, soit rentrés vers l’intérieur, soit pire, vers l’extérieur, comme un canard affolé, le summum de la démarche qui « casse » toute la beauté d’un corps.

Même maintenant, alors que je devrais être un peu las de l’exigence, dans l’exagération assumée, je suis toujours dans cette obsession.

L’odeur de la lavande et le camembert de Rosset

Curieux, mais c’est comme ça : il suffit de parler d’un individu, d’un être, d’une chose, d’un paysage, d’un goût, pour que, immédiatement, ou le lendemain, l’on s’accroche, presque inconsciemment à cette parole, ce souvenir, cette locution, pour avancer dans un mot ou une solution.

Un nom, un verbe, un mot qui est dit comme un accélérateur de la pensée. Hasard ou mémoire ? Peu importe.

Dites « violet », dites « chêne », dites « « Lafayette », dites « Platon » ou encore « oreiller » ou “pastèque”. Et dans les heures ou les jours qui suivent, ce mot vient vous soutenir dans une conversation.

Encore énigmatique, dirait mon amie qui habite sous un ciel chaud qui n’est pas bleu.

Pas du tout.

Hier soir, dans une brasserie connue du Boulevard Montparnasse, j’ai pu évoquer, dans une conversation enjouée, la pertinence simple et en même temps complexe de Clément Rosset. En offrant, immédiatement, provoquant toujours le même étonnement qui me fait sourire, la dizaine de bouquins emmagasinés dans ma tablette. Par « fichier partagé ».

Ceux qui s’aventurent ici connaissent mon admiration pour ce philosophe, malheureusement disparu, il y a peu de temps. Même si beaucoup me disent que sa « concrétude » ne fait pas bon ménage avec ma propension à la théorisation globale et abstraite qui sous-tend, presque toujours, ma petite analyse du monde. Je ne réponds pas à cet argument.

Donc, hier Rosset. Je disais et commentais.

Et aujourd’hui, voilà qu’au téléphone, une personne (qui ne peut imaginer ce site, donc je conte) me dit :

« M, il faut que je définisse l’odeur de la lavande. C’est pour un bouquin sur la Provence. Tu peux m’aider ? »

C’est une relation de travail, un randonneur qui participe à l’élaboration de bouquins sur les randonnées.

Je lui réponds que non, il est impossible de définir l’odeur de la lavande, c’est comme si l’on demandait de décrire l’odeur de la pluie. Elle ne se définit pas. Elle est.

Il me répond que non, les œnologues décrivent bien le goût du vin.

Je lui réponds que le goût n’est pas l’odeur, non physiologiquement s’entend.  Et que les grandes métaphores des prétendus connaisseurs de vin (souvent des escrocs), c’est du pipeau, pour épater le petit-bourgeois et les acheteurs de vins rouges chez Leclerc.

Et juste au moment où il allait se fâcher, persuadé que je me moquais de lui et que je ne faisais pas l’effort de l’aider, je me suis souvenu du nom de Rosset que j’avais évoqué la veille dans cette grande brasserie assez ringarde du boulevard Montparnasse, tellement ringardisée, qu’elle en devenait agréable, par recul et désuétude (j’y retournerai avec qui comprend la jouissance de la désuétude).

Et je lui ai demandé d’attendre quelques secondes.

J’ai sorti ma tablette, mon application préférée de lecture sur « Android » (« Moon Reader ») et j’ai trouvé l’entretien de Rosset avec Alexandre Lacroix de Philomag que j’aime beaucoup (un vrai humain, près de ses sensations qu’il fait jongler avec la théorie)

Et j’ai dit à mon interlocuteur :

« Tu écris que l’odeur de la lavande n’est pas définissable. Comme le Camembert de Rosset. Et tu t’en sors, en ajoutant que cette impossibilité de la description d’une odeur est ce qui fait jaillir le mystère provençal.

Je ne suis pas revenu au texte original de Rosset mais lui ai livré son résumé, exposé par lui avec Lacroix. La voici :

« Mon argument à propos du camembert est le suivant : chaque objet est singulier et il est impossible d’en décrire la singularité. Toutes les descriptions que nous pouvons donner d’un objet procèdent par voie de comparaison avec un étalon, un autre objet servant de référence. Ainsi, je peux comparer le camembert et le livarot ou le pont-l’évêque, mais dire ce qu’il est en lui-même, décrire sa saveur particulière, surtout quand il est bon, j’en suis incapable. Le camembert est à lui-même son propre patron, au sens que prend ce terme en couture. Un courtisan prétendait qu’il était difficile de louer Louis XIV, puisque celui-ci rayonnait de si merveilleuses qualités qu’il était à nul autre semblable, comparable seulement à lui-même. Cette propriété du Roi-Soleil est aussi celle du morceau de camembert, comme d’ailleurs de tout objet réel. »

Il m’a envoyé un mail dans la journée pour me remercier : le commentaire avait fait sensation chez l’éditeur du bouquin.

Il y a certainement un mot qsue j’ai engrangé aujourd’hui qui me fera accélérer une pensée demain. J’ai hâte de savoir (demain, donc) quel est ce mot.

PS. La citation de Rosset est tirée du livre d’entretien avec Lacroix intitulé « la joie est plus profonde que la tristesse ». Ed Stock-Philomag. J’ai mis en tête de billet la photo de couverture.