1 = 8, le miracle

Hanouka. Ce soir, c’est la fête juive dénommée « Hanouka ». J’ai pu dire, à l’instant, qu’il s’agit d’un combat contre les grecs, dont tous, y compris moi, mais pas toujours si on me lit, vante les philosophes de la prétendue « sagesse ». Et qui, pourtant au deuxième siècle avant notre ère, contre la liberté dont tous clament qu’il s’agit de leur invention, étaient de vrais impérialistes. Empire oblige.

A cette époque, la Judée fait partie de l’Empire grec, mis en place par Alexandre le Grand.

Les juifs, dans l’Empire, pouvaient pratiquer leur religion, liberté de culte garanti par le roi Antiochus III, qui avait conquis la Judée, contre l’Égypte,

Mais son fils revient sur la tolérance et interdit aux juifs la pratique de leur religion qui va à l’encontre de l’hellénisation de l’Empire qui suppose le culte des dieux grecs dans le Temple de Jérusalem. La fête de Hanouka commémore la victoire du judaïsme contre cette interdiction, contre une “assimilation”.

Mais il ne faut pas croire que tous les juifs se sont révoltés et ont gagné leur liberté. Il ne faut pas hésiter à dire qu’une partie de la population juive était favorable à l’assimilation hellénistique, en soutenant le roi grec.

Les Macchabées. Les résistants sont les Hasmonéens, un groupe de prêtres, avec à sa tête Mattathias, son chef qui demande, par la suite à son fils Judah, surnommé le Macchabée, (« le marteau ») de la continuer. Les Macchabées, donc, nom de l’armée et nom du livre de la Bible qui relate cette histoire. Armée petite et déterminée, qui va vaincre les grecs, reconquérir Jérusalem, détruire les autels des dieux grecs et édifier les nouveaux temples juifs.

Inauguration. Un temple renait à Jérusalem. Et Hanoukah signifie « inauguration”, celle du Temple de Jérusalem reprise aux grecs.

8 branches. Pendant la fête de Hanoukha, on allume tous les soirs une bougie d’un chandelier à huit branches, la « hanoukhia ».

La Bible ne nous donne pas l’explication de cette pratique qu’il faut aller chercher dans le Talmud lequel, sur le mode du conte, décrit la scène : le temple est repris, déshellénisé, et dans les décombres, les Macchabées découvrent un flacon d’huile sainte qui a survécu dans les temps. Ils veulent utiliser cette huile pour rallumer le chandelier à sept branches, la ménorah, laquelle depuis l’instauration du judaïsme doit brûler en permanence.

Mais la fiole d’huile n’est pas suffisante, elle ne suffit que pour un jour. Et pour fabriquer de l’huile, à partir d’olives, les broyer, extraire le jus, il faut huit jours.

Que faire ? Simplement attendre le miracle qui vient :  l’huile de la fiole retrouvée va brûler pendant huit jours. C’est pourquoi, d’après la tradition juive, on célèbre depuis lors une fête de huit jours, hanouka, pendant laquelle on allume chaque soir une nouvelle lumière d’un chandelier à huit branches. Simple.

Fête des lumières, fête de l’attention, de la régularité, de la quotidienneté illuminée. Belle fête, dont les beignets et autres douceurs emplissent la table joyeuse du premier soir.

C’est une de mes fêtes préférées. L’allumage du soir de l’une des huit bougies est comme la création d’une galaxie nouvelle, des univers de lumières infinies. Le geste et le reflet de la lumoière sur un front concentré, un peu dans la pénombre se substitue à la prière. Le monde est en feu. De joie.

Je me souviens qu’adolescent, alors que je racontais cette histoire, j’ai donné un petit coup de poing dans le plexus d’un petit collégien, lequel, connaissant l’argot des romans de Frédéric Dard, auteur des San Antonio, m’avait crié que je me trompais, les Macchabées étant des cadavres. Désolé.

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