jdt

jdt, comme juifs de Tunisie. Ils ont le vent en poupe les tunes. Un numéro spécial de la revue “L’Arche ” et un film documentaire intitulé “du TGM au TGV” (avant-première dans un cinoche de Neuilly le 19 septembre), signé Sonia Fellous (qui n’est pas Colette Fellous, la meilleure des Fellous, celle du beau roman, titré du nom d’une avenue de Tunis (“Avenue de France”).

Celui qui définit un tune comme celui qui a de “l’humour”, “toujours gai” est un fainéant. Or je l’ai lu dans l’Arche. Un juif tune, c’est “celui qui veut toujours faire plaisir, une obsession, même maladroitement ou dans le ridicule et qui rit fort, en luttant, pour faire jaillir son rire tonitruant, contre le beau sourire sincère qu’il ne peut s’empêcher d’esquisser. En luttant aussi contre sa fatigue que sa volonté de toujours faire plaisir, son bonheur, génère. C’est, en effet, assez fatigant de toujours faire semblant d’etre de bonne humeur et de vouloir, sans cesse, donner et satisfaire le monde entier. Sa gentillesse est aussi extraordinaire que sa hargne contre un ennemi. Mais son humour qui est confondu avec la bonne humeur précitée, quelqufois forcée, est inexistant ou périphérique, au sens où l’entendent les analysteset autres sociologues de service. Cet “humour ” n’est certainement pas celui sur le sens de la vie, ce drame absurde, que les ashkénazes contournent par la dérision intellectuellement construite, cet “humour juif” qui n’est pas l’apanage des tunes. Le tune, lui, sait la joie. Mais il sait aussi ce drame et le dit frontalement, sans humour érudit, quelquefois en se lamentant et même en pleurant, sans honte. Ou en combattant le malheur vital (celui de la naissance, celui d’une vie difficile) par la superstition plus ou moins joyeuse, faite de cinq écrasants et de poissons à tout bout de champ. Le tune est un dramaturge qui rit donc souvent, quelquefois presque jaune tant il sait la vie et s’empiffre, avec bonheur, pour écraser le noir, des meilleures choses. Comme peuvent l’être après la caresse d’un corps généreux, le makroud, un gâteau de semoule aux dattes ou la Boukha, un alcool de figue frappé. Ou peut-être la bkhaila, plat d’épinards savamment brulés ou encore le fricassé, sorte de petit sandwich frit, au thon et à la pomme de terre, submergés de sauce harissa.

PS. Mais que veut dire, m’à t-on ecrit “l’inexistence de l’humour chez les jdt”, on ne comprenais pas très bien. J’ai répondu “qu’il ne fallait pas confondre l’humour et la bonté rieuse qui remplissaient les âmes et les corps des jdt qui n’avaient pas besoin d’humour pour être généreux et exister; que l’humour était un mot qui ne voulait rien dire; qu’il ne fallait pas non plus nous bassiner avec “l’humour juif” qui frôlait l’antisémitisme lorsqu’il était rabâché à l’envi. Et que peut-être ceux qui usaient de l’expression la confondait avec une “intelligence juive”, limite peuple élu, qu’ils ne pouvaient admettre. Et que, bref, le jdt riait et donnait. Et que ça suffisait à en faire un vrai humain, humour ou non. Difficile de toujours répondre. Un juif tune n’aurait pas posé la question. Il aurait ri de ce “sans humour “, en me traitant de “nigate ” (un mot qui doit trouver sa source dans celui de “nigaud”).

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