Les migraines de Flaubert

« C’est donc pour cela que j’ai été, hier, d’une tristesse funèbre, atroce, démesurée et dont j’étais stupéfait moi−même. Nous ressentons à distance nos contre−coups moraux. Avant−hier, dans la soirée, j’ai été pris d’une douleur aiguë à la tête, à en crier ; et je n’ai pu rien faire.

Je me suis couché à minuit. Je sentais le cervelet qui me battait dans le crâne, comme on se sent sauter le coeur quand on a des palpitations. Si le système de Gall est vrai et que le cervelet soit le siège des affections et des passions, quelle singulière concordance ! Voilà trois jours que j’en ai lâché le grec et le reste. Je ne m’occupe plus que de ma Bovary , désespéré que ça aille si mal. »

Extrait de: Gustave Flaubert. « Correspondance-1581. »

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