mise au point, by F

C’est encore moi, F. Il faut que je dise, ça commence à devenir lassant le questionnement, la suspicion.

D’abord : j’existe, au-delà du site de M. Je suis blonde, du moins je l’étais. Yeux marrons. Belle, dit-on et on a raison. 1,67 cm. Sportive, du moins je l’étais. Excellente skieuse, presque championne régionale et plus si j’avais intégré l’équipe. Scientifique, ça vous savez, brillante, je l’ai déjà écrit. Amoureuse des terrasses de cafés chics, passionnée de littérature, connaisseuse, par M, des guitaristes de Jazz, de famille riche, sensuelle, oui sensuelle, je n’ajoute pas plus, ça serait indécent, divorcée sans enfants, et, essentiellement « l’ex de M ». En réalité, au risque de tomber dans un antiféminisme primaire, dans la mélasse de roman-photo. C’est exactement ce qui me définit : « l’ex de M ». Je le revendique. Je l’ai compris, il y a longtemps : je suis l’ex de M. Et, comme il dit : basta.

Si vous sentez que ma plume ce soir est un peu agacée, et même énervée, c’est qu’au téléphone, un ami (pourtant un vrai) qui me lit ici depuis les vols de code croit à une supercherie.

Ce serait M qui en marre d’écrire qui me laisse divaguer dans des mensonges éhontés, de la ratatouille romanesque « pour vieux napolitains chauves ». Il a du style ce copain. Il est journaliste. Et lui, M, dit-il, dit-on, il serait très en forme, sans problèmes, sans soucis. Du haut d’un sourire, il jouit de cette filouterie. Et lui, M, derrière son bureau en verre fumé, son clavier sans fil sur lequel il tape frénétiquement, il écrit ailleurs, son fameux ouvrage décisif sur la Cabale ou le remaniement explosif et stupéfiant de son premier roman (« La Pieuvre »).

Oui, je suis lasse de ce discours. Comme si M trichait. Non, ami, il ne triche pas. Il ne peut, en l’état, écrire.

Il racontera quand il le pourra.

Je reviens.

PS. Procol Harum, il sait la chanter. C’est juste pour ce motif le précédent post.

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