la duperie (sur le “débat”)

Les quelques centaines de manifestants qui bloquent sciences-po ou facs, agitant le drapeau palestinien, crâne sous une keffieh, employant à profusion, s’agissant de Gaza, le terme de génocide, prétendent exiger un « débat » sur le conflit.

C’est le mot qui revient en boucle.

Pour ne pas, d’emblée, comme on le croit spontanément, peut-être à tort, considérer qu’il ne s’agit que de tenter, par une clameur démocratique de bon aloi, de démontrer l’inexistence de la haine des juifs qui se terre sous la haine d’Israël, on va prendre le parti de croire à l’intégrité du discours.

On va, aussi, imaginer, sans autres commentaires, que lesdits étudiants, comme l’a précisé le lamentable administrateur provisoire de Science-Po Paris, qui a cédé aux manifestants, que les « étudiants sont touchés » (par le conflit et Gaza).

On va, au surplus, imaginer que le slogan « de la rivière à la mer » n’est pas, immédiatement, compris par lesdits étudiants auxquels il manque quelques années d’étude.

On peut même admettre qu’emportés par la passion dans ces minuscules manifestations, la mémoire de ces étudiants devient défaillante et enterrent ce jour du 7 octobre pendant lequel des « non-terroristes » ont décapité des juifs, parce qu’ils étaient juifs.

On ne peut être plus compréhensif. 

On veut donc bien « débattre », en entrant au fond de notre gorge la réalité de l’entourloupe (des défenseurs du Hamas, ignorants de tout qui confondent le Vietnam dont ils ont entendu parler avec la survie d’un peuple et d’un État).

On veut donc bien débattre de Gaza et de la Palestine, des deux États, de la Cisjordanie, mais sous une seule condition : une affirmation préalable, sans ambages, liminaire nécessaire à l’initiation d’une discussion. Non pas celui d’un non-antisémitisme affirmé qui n’est que verbiage de circonstance mais, plus simplement, plus concrètement, la reconnaissance sans autre circonvolution de l’existence de l’État d’Israël, tel qu’il a été institué en 1949.

On connait la réponse de ces demandeurs de « débat » : elle sera soit « alambiquée » soit embrouillée. Mais, on peut se tromper. Proposons donc ce pré-requis.

Il est assez curieux que ce qui précède, pourtant assez primaire dans la réflexion, ne soit pas rappelé soit par les journalistes et chroniqueurs, soit par les rédacteurs des tribunes molles et autres manifestes dont la prévisibilité du contenu est à la mesure de l’omission de la seule question qui se pose. 

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