Tous vantent la “culture” de Mélenchon, un “homme cultivé “.
Il conforte toujours le propos, en citant les grands auteurs, en lisssant de belles phrases sur le soleil sur les vagues du Sud, martèle l’ossature des idéologies naissantes, frôlant la poésie politique, convoque des mythes ou des préceptes. Zemmour le concurrence, mais moins épais (physiquement) passe moins bien dans l’envolée. Mélenchon a presque le tour de taille de Flaubert ou Balzac. Ca aide sur les estrades. Beaucoup ne peuvent imaginer la verve alliée à la maigreur. Ce qui d’ailleurs pénalisé Macron.
Bref, Mélenchon enchante le microcosme et éberlue le peuple. Ce n’est pas une critique.
Encore ce soir de 1er tour 10/04, en invoquant dans son discours SISYPHE, en voulant illustrer une volonté de “faire monter le rocher”. Lutte sans relâche de Mélenchon. Effort incessant dont il sous-entendait qu’il avait été fructueux ce soir avec 21%.
Cependant Mélenchon cite sans réfléchir tant l’image est désastreuse.
On rappelle le mythe : l’impertinent Sisyphe fut condamné, par les dieux dans les enfers, à un supplice de choix : il devait rouler un gros rocher au sommet d’une montagne, besogne éternelle puisque le caillou dévalait immédiatement la pente une fois en haut.
Et comme le disait Camus qui en a fait une pièce “Sisyphe, prolétaire des dieux, impuissant et révolté, connaît toute l’étendue de sa misérable condition”.
Les dieux avaient généré une frustration permanente, fondé sur l’espoir sans cesse renouvelé de Sisyphe. Sisyphe est sans espoir. Il abandonne toute illusion de réussite. Camus en faisait un “héros absurde”.
Ça ne suffit pas de citer.
En se vantant d’être Sisyphe, Mélenchon s’avoue impuissant : ça monte, mais ça dégringole nécessairement. Il se dit incapable de ne pas empêcher le rocher de retomber…
On attend de lire demain ce qui précède dans les éditoriaux des grands journalistes…