no es nadie, señor, soy yo

Plutôt que d’ajouter un PS à mes billets sur la question du sujet libre et conscient, fabricant de son devenir, sur la structure ou le matérialisme, en se noyant ainsi sous les mots, je propose une courte citation romanesque .

Elle vient illustrer une hypothèse de l’inexistence de l’identité personnelle, d’un moi pré-identitaire qui serait profondément ancré dans chaque personne du monde et qui ne serait pas celui, social et ordonné, qui se suffit à lui-même sans encombrer, dans le brouillard, tous les discours prétendument philosophiques.

L’anecdote se trouve dans le bouquin d’Octavio Paz intitulé “Le Labyrinthe de la solitude”. Elle est significative, drôle et embrasse “le sujet”, si l’on ose dire…

Une nouvelle servante se présente au domicile de son patron, lequel fait la sieste et ne l’entend pas arriver. Soudain il se réveille et sursaute :

Qui va là?

Réponse de la servante :

No es nadie, señor, soy yo.

– Ce n’est personne, monsieur, c’est moi.

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