Philip-Lorca diCorcia

2021. Post-modernité. Restez sur le texte introductif. Si vous ne voulez pas lire, descendez, vous aurez les photos de Philip-Lorca diCorcia. Donc, à l’occasion de la commande d’un album comprenant toutes mes photographies « urbaines » sans eau (agua, aqua) ni champs, routes et fleurs (nature et paysage), on m’a demandé quels étaient mes photographes « de rue » préférés. J’ai renvoyé à mon site qui comporte dans le menu une section « grands photographes » dans laquelle figure Leiter ou Maier et autres Ronis et Doisneau.

Mais j’ai précisé que j’admirais Philip-Lorca diCorcia, un “post-moderne”. L’expression m’est venue spontanément, même si l’on sait à quel point elle a été galvaudée. J’ai juste ajouté qu’il s’agissait de trouver dans l’ironie, le référent, la mise en scène, “autre chose” qui vienne combler le désenchantement du monde. La mise en scène qui donne le ton “moderne”, contemporain de la photographie (“la photographie contemporaine”). Un peu fainéant, certes, comme réponse, mais on peut aller voir en ligne. Je crois avoir écrit, ailleurs, un billet sur l’inventeur du terme, Jean-François Lyotard, l’un de ses concepteurs. En vérité, j’aurais du simplement dire que “la post-modernité se sent, que justement, par sa non-définition, qui s’éloigne de la nécessité de l’explication classique, ordonnée, elle se révèle”. La citation est de moi. Ici, je suis dans l’ironie post-moderne.

Je reviens à l’urbain et la photo. La photographie dite, classiquement, « de rue », urbaine si l’on veut, à laquelle on s’essaie avec son premier appareil, est un art difficile. Il s’agit de ne pas reproduire un vieux couple qui marche dans un jardin, deux cannes parallèles ou un clochard recroquevillé sur les grilles chaudes d’un trottoir de beaux quartiers. J’ai d’ailleurs, pour ce qui concerne les clochards, interdit à ma fille, photographe, de les prendre. Je crois que c’est la seule interdiction que j’ai pu proférer.

Je me suis encore égaré et reviens à mon propos sur ce qui fait une approche d’esquisse d’une photo « intéressante », dans la post-modernité éventuelle. Les théoriciens de la « photographie contemporaine » reviennent toujours à la “mise en en scène” de l’image finale. Ce qui permet de dépasser le temps des grands photographes, les Saul Leiter, Vivian Maier et autres Ronis et Cartier-Bresson. Ce n’est pas tout à fait idiot.

C’est un photographe américain d’abord publicitaire, photos de magazine mais surtout créateur d’un monde urbain sublimé, par une recherche de la lumière exacte dans “la scène proposée”, dans des couleurs idoines.

Philip-Lorca diCorcia, a un talent grandiose dans cette « mise en scène”.

 Il fait partie du « groupe de Boston », un groupe de photographes désignés sous le nom de Boston School. Les Five of Boston : Nan Goldin, David Armstrong, Mark Morrisroe, Jack Pierson et Philip-Lorca diCorcia. Ils se sont rencontrés durant leurs études au School of the Museum of Fine Arts de Boston. Mais, curieusement, à part cette proximité scolaire, ils n’ont rien en commun. Ce qui, déjà, les constitue en groupe original.
Je donne quelques unes de ses images. Restez longtemps devant la photo. Le travail est immense. Vous me direz. MB.

Philip-Lorca diCorcia
Philip-Lorca diCorcia
Philip-Lorca diCorcia
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Philip-Lorca diCorcia
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