Lorsque, subrepticement, presque amoureusement, assez ému, le photographe a pris ces deux photos, il s’est ensuite approché du couple, s’est posé bravement devant eux, l’air grave et, sans dire un mot, leur a montré les images au dos de son appareil.
Les amoureux ont souri. Le photographe, ainsi excusé de son vol, leur a demandé leur adresse mail. Et leur adresse physique. Il leur a envoyé les fichiers, et par chronopost, les photos encadrées.
C’était à Madrid, en 2012.
Les amoureux écrivent régulièrement au photographe. Ils sont très, très amoureux. Et ces photos, reproduites à l’infini, tapissent les murs de leur nid, dans la banlieue de Madrid.
Dans leur dernier e-mail, reçu pour Noël, ils avaient écrit dans “l’objet” un seul mot :”Gracias”.
Les amoureux aiment les voleurs de leur bonheur. Comme s’ils en avaient à revendre, gratuitement, pour le monde entier.