Dans son “dictionnaire amoureux de l’Espagne, Michel del Castillo, consacre un très bel article à la tauromachie.
J’en extrait quelques brèves lignes que je colle :
« Exaltation des facultés intellectuelles et affectives de l’homme, poème charnel de sa supériorité sur l’instinct, la tauromachie est le théâtre où les Espagnols vivent leurs croyances, non par l’abstraction, aussi brillante soit-elle, mais par le style. Se penser homme, c’est agir en homme. On juge de la pertinence des idées face à la mort »
Del Castillo nous donne des mots d’une vérité implacable. L’instinct, l’abstraction, le style, trois champs dans des cercles qui se cognent. Et qui, tous caressent, frôlent la mort, glissent sur elle, sans s’y coller frontalement, de peur qu’elle ne vous attrape.
Le style est tout.
PS. C’est un vrai mystère. Chaque fois que je sors cette photo en tête de billet, que j’ai prise dans les arènes de Séville, il y a Assez longtemps, je me demande comment j’ai pu la prendre. Presque parfaite. Et je n’étais pas en mode “rafale”. Des nuits d’insomnie, je me dis que des anges de la photographie déclenchent à votre place et rient, rient et rient encore. Puis le matin, devant un mauvais café, je me dis que c’est de la “chance”. On devrait rester dans la nuit pour saisir les mystères. Mais elle est trop longue pour les insomniaques.