Quelques réactions à mon précédent billet sur l’Ukraine, très vite écrit, me font revenir sur le futur.
J’avais affirmé, et je persiste et signe, l’impossibilité pour la Russie de tenter, après un accord ukrainien, de conquérir de nouveaux territoires en Ukraine ou dans les pays baltes, le monde militaire occidental ne pouvant l’accepter.
En effet, on ne se laisse pas “rouler dans la farine” en participant à un accord de paix (ici les États-Unis) pour, le lendemain de sa signature, voir la Russie, dans un grand pied de nez et un immense éclat de rire démontrer sa roublardise et la naïveté de l’autre.
Dès lors, on ne se trompe pas vraiment lorsqu’on affirme que la véritable garantie de l’impossibilité, en cas d’accord, (la nécessaire cession des territoires gagnés militairement par la Russie) se situe dans la même impossibilité d’une telle humiliation future des États-Unis.
La première puissance militaire, s’estimant légitimement flouée sortirait les armes, dans une rage acceptable. Et elle aurait raison. Et tous les citoyens européens deviendraient, alors légitimement, des va-t-en-guerre. Tant pis pour la nouvelle guerre mondiale qu’il faudra gagner. Tant pis pour l’humanité qui ne mérite pas de survivre avec un loup noir avaleur de terre et menteur géopolitique, diront des poètes gris.
C’est pourquoi je ne vole jamais au secours de la thèse, tenue quotidiennement, par des journalistes haineux ou des militaires à la retraite, spécialistes du talion, qui envahissent les plateaux TV devenus (surtout LCI) des anti-chambres de la guerre, du recommencement russe, du danger futur de la Russie présidée (peut-être) par un psychotique plus “toxique” qu’un autre.
Dans mon précédent billet sur le même thème, j’avais conclu sur l’immixtion des effets pervers, objectifs et bénéfiques.
Ici la conviction est certes subjective (un sentiment, celui de l’humiliation) . Cependant il s’agit presque de celui d’une nation, puis s’agissant de l’humain, il faut toujours se souvenir de sa pensée fluide et vive,et partant incontrôlable qui le caractérise jusqu’à l’erreur, en pouvant l’éloigner de la raison. Surtout quand on lui fait comprendre que cet effort passé de la convocation de la rationalité, contre le juste (le droit) n’aura été qu’une manigance. On n’est plus jamais dans la raison lorsque l’on vous démontre qu’elle a été inutile.
Le sentiment s’immisce toujours dans le futur.