

L’intelligence de Hannah Arendt, malmenée par des abrutis qui tiennent un discours abruti, doit se retourner dans son ciel.
Voilà donc que déjeuner à la même table que Jordan Bardella constituerait une “banalisation du mal”, concept que H.Arendt a construit durant le procès Eichmann en Israël pour affirmer que ” le mal ne réside pas dans l’extraordinaire mais dans les petites choses, une quotidienneté à commettre les crimes les plus graves“. La mine de fonctionnaire Eichmann lui a fait sortir cette locution (à vrai dire controversée).
Nos grands écrivains français ont cru donc voir dans la simple proximité de Bardella, nouvel auteur (pas mon préféré) de sa biographie le mal, l’enfer, banalisé par l’Express et son déjeuner annuel des écrivains les “mieux vendus”. Ils ont donc, fiers d’eux-mêmes, certains d’un acte de résistance absolu, téméraire et bouleversant, décliné l’invitation.
J’ai assez honte pour ceux qui se sont désistés tant leur stupidité est criante. De vrais petits.
J’ai aussi honte pour Arendt dont les concepts sont utilisés par des ignares qui jonglent, comme dans leurs livres écrits avec beaucoup d’I.A, dans la formule pour collégiens ébahis ou lecteurs de Libé, ignorants mais pas sûrs de l’être.
J’ai, enfin, constaté, ce que l’on sait depuis longtemps, que les écrivains ne sont pas très intelligents, du moins la majorité. Surtout dans notre temps où l’écriture devient de gare.
Je colle l’extrait en ligne de la dépêche France Info et j’interdis Kamel Daoud, de nous faire la leçon hebdomadaire dans “Le Point” de la liberté et du soutien à son prétendu ami emprisonné dans les géoles algériennes, lequel, à son retour prochain ne déjeunera plus avec celui qui s’est commis avec la bêtise des petits écrivains de pacotille.
Dernière observation : l’Express à peur de perdre encore plus de lecteurs (il est vrai qu’il mérite sa dégringolade, même s’il faut se battre, sans penser, pour maintenir la Presse, la soutenir). Mais, dieu que c’est vilain de justifier la présence de Bardella par l’affirmation adolescente du combat permanent dans la revue contre les gens infrequentables. Un peu lâche et pas très chevaleresque ces petits journalistes de l’Express. Il aurait compté de nouveaux lecteurs en démontrant son courage et l’idiotie de ses invités crétins-fantômes.
EXTRAIT FRANCE INFO DÉPÊCHE.
“Plusieurs écrivains, parmi les plus gros vendeurs de livres en France, ne participeront pas au déjeuner organisé, mercredi 5 février, à Paris par le magazine L’Express, a appris France Inter auprès des principaux concernés, confirmant une information de Libération. Ils s’opposent ainsi à la présence de Jordan Bardella, président du Rassemblement national, invité après la parution de son autobiographie Ce que je cherche, publiée chez Fayard et vendue à 140 000 exemplaires.
Parmi les auteurs qui ne participeront pas figurent Kamel Daoud, prix Goncourt, Gaël Faye, prix Renaudot, Miguel Bonnefoy, prix Femina, Sandrine Collette, prix Goncourt des Lycéens, Olivier Norek, prix Renaudot des lycéens, mais aussi Melissa Da Costa, Valérie Perrin, David Foenkinos, Joël Dicker, Franck Thilliez, Cédric Sapin-Defour, auteur du best-seller Son odeur après la pluie, Thomas Schlesser, auteur du best-seller Les Yeux de Mona (Albin Michel), ou encore Philippe Collin, Le barman du Ritz (Albin Michel).
Selon les informations de France Inter obtenues auprès d’une source proche qui souhaite rester anonyme, Amélie Nothomb sera présente à l’événement. La direction de L’Express n’a pas souhaité communiquer la présence de ceux qui ont confirmé : “Nous invitons les auteurs de notre palmarès, explique le directeur de la rédaction de L’Express, Eric Chol. Ce qui veut dire que nous invitons aussi des gens que nous combattons dans les pages du journal“.
“Pas question de banaliser le mal”
“Que Bardella écrive des livres, qu’il les vende, qu’il ait des millions d’électeurs, c’est une chose. Mais boire du champagne avec lui et poser à côté de lui, c’en est une autre”, confie un écrivain à France Inter en référence à la traditionnelle photo organisée. “Pas question de banaliser le mal”, explique un autre écrivain qui ne sera pas présent.
Le magazine L’Express convie chaque année à un déjeuner les plus gros vendeurs de livres. D’ordinaire, la liste compte une quarantaine d’invités, dont une trentaine viennent accompagnés de leurs éditeurs.
