On nous décrit donc un peuple “très en colère” contre les politiques qui donnent de la fonction une image déplorable. On nous décrit un peuple qui râle contre l’amputation de quelques euros d’une retraite non reformée, ou quelques dizaines d’euros d’augmentation d’impôts qui ne concernent pas les 47% de français qui ne gagnent pas assez pour en payer.
On se moque du monde puisqu’en effet c’est “le peuple” qui est responsable de la pagaille actuelle. A vouloir tout prendre (une retraite jeune, un impôt minoré, des aides à chaque porte, des exonérations à chaque moment). A vouloir voter contre son désir, en installant au pouvoir ceux qu’ils critiquent immédiatement. En collant sur leur siège parlementaire des personnes incapables de penser la Nation, qui ressassent, rabâchent le vieux discours qui leur permet d’être indécollables
Le Peuple râleur est responsable de son sort.
La colère du peuple accompagne la satisfaction à l’égard des politiques qui comblent leurs souhaits. On crie contre tout mais on prend.
Le peuple est responsable de la surenchère socialisante.
Le peuple est hypocrite et, partant, irresponsable.
L’irresponsabilité du peuple n’ose pas être clamée.