REPRODUCTION INTEGRALE D’UN ARTICLE DE “CONNAISSANCE DES ARTS”, L’EXCELLENTE REVUE (01/12/2020). L’AFFAIRE DATE DE 2020 MAIS TOUJOURS PAS ÉLUCIDÉE, SAUF ERREUR.
Un mystérieux monolithe d’acier, découvert par le Département de la sécurité publique de l’Utah dans la région de Red Rocks Country, s’est volatilisé vendredi soir. Lumière sur cette histoire devenue virale.
“Sur fond de roches rouges, le monolithe d’acier, aux 3 faces réfléchissantes, se dressait de tout son long sur près de 4 mètres. L’objet a été découvert en plein milieu du désert de l’Utah, dans le sud-ouest des États-Unis le 18 novembre dernier par les agents du Département de la sécurité publique (DPS) lors d’un survol en hélicoptère. Les photographies diffusées par l’équipe sur les réseaux sociaux avaient depuis alimenté les spéculations les plus folles quant à l’origine et à la signification de ce curieux artefact, planté dans le sol. Si certains y reconnaissaient l’œuvre d’un artiste contemporain, d’autres voulaient croire à une manifestation extraterrestre.
L’emplacement exact de l’objet n’avait pas été divulgué par le DPS, par crainte que d’éventuels pèlerins, adeptes des théories aliens, tentent de s’y rendre. Mais ces précautions n’ont pas empêché l’objet de disparaître vendredi dernier.
Œuvre en quête d’auteur
Mais qui est donc à l’origine de cette structure monumentale ? S’agit-il d’une création extraterrestre ou bien de l’œuvre d’un artiste ? Alors que plusieurs internautes ont été saisis par la ressemblance entre le monolithe et celui apparaissant à l’écran dans 2001 : l’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, d’autres avancent le nom de plusieurs artistes. Le nom de Petecia Le Fawnhawk a ainsi été avancé. L’artiste, basée au Nouveau-Mexique, réalise en effet des sculptures totémiques qu’elle installe dans de vastes paysages désertiques. Mais Le Fawnhawk a coupé court aux rumeurs en commentant cette découverte, précisant que bien qu’elle ait « eu l’idée de planter des monuments secrets dans le désert », celui-ci ne figure pas parmi ses créations. « Ma première pensée et mon premier espoir étaient qu’il s’agissait peut-être d’une pièce de Richard Serra ou d’Ellsworth Kelly, perdue depuis longtemps », a-t-elle ajouté. Profitant de cette mise en lumière, l’artiste a partagé sur sa page Instagram une de ses sculptures en miroir installé dans le désert.
Après Le Fawnhawk, les regards se sont tournés vers l’artiste germano-namibien Max Siendentopf, notamment connu pour sa sculpture Toto Forever. Cette sculpture sonore avait été installée en 2019 dans le désert de Namibie. Rendant hommage au célèbre groupe Toto, l’installation dotée de 6 haut-parleurs diffusait en continue le très populaire morceau Africa. Dans ce territoire désertique, la chanson résonnait en boucle grâce aux piles solaires alimentant, sans interruption, les enceintes. L’artiste n’a, pour l’heure, émis aucun commentaire sur le mystérieux monolithe de l’Utah.
Cherche et trouve McCracken
John McCracken (1934-2011), artiste réputé pour ses sculptures minimalistes dont l’esthétique épurée se rapproche particulièrement du monolithe disparu, a lui aussi été cité à plusieurs reprises. D’origine américaine, il débute sa carrière dans les années 1960. Ses colonnes monochromes deviennent sa signature. Le galeriste David Zwirner, représentant l’œuvre de McCraken, a réagi personnellement à cette découverte en confirmant la potentialité que ce soit effectivement son œuvre. Le fils de l’artiste a déclaré au magazine « Times » que son père lui aurait confié avoir placé certaines de ses œuvres dans des endroits isolés afin qu’elles soient découvertes plus tard. Bien que divisée à ce sujet, l’équipe de la galerie David Zwirner a profité de l’événement pour mettre en avant ses collections et publier sur Twitter le 25 novembre dernier : « Le portail de l’Utah se trouve à l’adresse suivante : David Zwirner 20th Street ».
De l’autre côté de l’Atlantique, l’affaire est tout à fait prise au sérieux. Une agence fédérale américaine, le Bureau of Land Management, s’est vue confier l’enquête sur l’origine du mystérieux monolithe. Elle sera en charge de déterminer l’origine de la sculpture mais pas d’investiguer sur les circonstances de son vol : « Nous n’enquêtons pas sur les délits impliquant la propriété privée, qui sont du ressort du bureau du shérif local », a précisé un représentant de l’agence. Le DPS, quant à lui, a tenu à rappeler l’illégalité d’une telle installation sauvage, non sans humour : « Il est illégal d’installer des structures ou des œuvres d’art sans autorisation sur des terrains publics gérés par le gouvernement fédéral, quelle que soit la planète dont vous venez ».
ON NE SAIT TOUJOURS PAS EN 2024 (COUP PUBLICITAIRE, EXTRATERRESTRES ?) LE BILLET NOUS AURA PERMIS DE REDECOUVRIR SIENDENTOPF et MC CRAKEN. ON CONNAISSAIT BIEN RICHARD SERRA.
Bonne nuit.