Je suis allé assez souvent dans les jardins de l’Alhambra, à Grenade, en déjeunant au Parador (hôtel-restaurant dans l’enceinte, difficile à réserver). Et chaque fois, je demande au Maitre d’hôtel, certainement pour ébahir celles et ceux qui m’accompagnent de changer la musique de fond un peu roborative et nous offrir la musique qui convient au lieu, le poème symphonique avec piano que Manuel De Falla a composé d’abord pour piano, pour l’achever en 1915 en ayant sous la plume musicale ces jardins. Je sais qu’ils l’ont le morceau au restaurant. Et quand je souris bien en soignant mon accent (j’ai appris la demande en la répétant dans la chambre d’hôtel), j’obtiens la musique. Au grand dam de mes invités à qui je fais découvrir pour apprécier la musique le vin blanc de Jerez sec un peu salé par les vents des marais qui viennent caresser les vignes, le Fino. Avant d’entamer un agneau asado servi avec un Ribera del Duero ou un Peralada.
Je les donne, ces nuits, ici joués par l’orchestre symphonique royal implanté à Rabat, composé de musiciens marocains ou étrangers, excellents.