dommage

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Il est cependant dommage que des plumes inintéressantes, d’un niveau assez contestable, pour être poli, s’immiscent entre les autres pages.

C’est le cas de J.P Allali dont le dernier article reproduit ci-dessous ne fait pas honneur à l’intelligence lorsqu’il cite la Marseillaise et ses vers sanglants, d’époque, pour en faire un potentiel “Hymne National d’Israel”.

C’est donner à boire du sang aux ennemis d’Israel, c’est faire néanmoins la preuve que tous les juifs ne sont pas intelligents.

Il est réconfortant de lire dans le même numéro le billet de Raphaël Enthoven, même si la citation de Julien Freund (déterrée par Finkielkraut) commence à devenir éculée.

Mais il vaut mieux répéter que croire comme Allali au génie de sa triste et dangereuse trouvaille.

On donne, dans leur intégralité (un simple copier/coller) les deux articles.

« La Marseillaise », un hymne israélien. Par Jean-Pierre Allali

6 décembre 2023 Tribune Juive Non classé 0

L’hymne national français composé, en grande partie par Rouget de Lisle, comporte, on ne le sait pas toujours, sept couplets dont seuls les deux premiers sont généralement entonnés lors de diverses cérémonies On évoque même parfois huit couplets complémentaires.

Rouget de Lisle chantant la Marseillaise

La riposte israélienne au pogrome du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas, a, c’est la loi du genre, entraîné, malgré les précautions louables de Tsahal, armée morale, s’il en fut, de nombreux dommages collatéraux à Gaza.

Dès lors, de bonnes âmes se sont brusquement réveillées, de Dominique de Villepin à Jean-Luc Mélenchon, pour dénoncer ce qu’ils appellent la politique de terreur et de vengeance du « vilain Israël ». C’est à croire que ces donneurs de leçons ont oublié les paroles de « La Marseillaise », initialement intitulée « Chant de guerre pour l’armée du Rhin » et composée en avril 1792 lors de la guerre contre l’Autriche.

Il s’agissait alors pour la France, comme aujourd’hui pour Israël, d’appeler à la mobilisation générale, au combat contre l’invasion étrangère et la tyrannie.

« Contre nous de la tyrannie, l’étendard sanglant est levé », on pense, de nos jours, au drapeau du Hamas.

« Entendez-vous dans les campagnes, mugir ces féroces soldats ? ». Comprenez ces terroristes assoiffés de sang juif.

« Ils viennent jusque dans vos bras, égorger vos fils et vos compagnes » : c’est exactement ce qui s’est passé le 7 octobre.

On lit, dans le troisième couplet : « De vils despotes deviendraient les maîtres de nos destinées ! ». Sinouar et les autres.

Et dans le couplet 4 : « S’ils tombent, nos jeunes héros, la terre en produit de nouveaux, contre vous tout prêts à se battre ». Ces héros, ce sont les vaillants hayalim fauchés, hélas dans leur jeunesse.

Enfin, dans le couplet 6 : « Amour sacré de patrie, conduis soutiens nos bras vengeurs ». Vengeurs, vous avez bien lu. « La Marseillaise » parle de vengeance et le couplet s’achève par ces mots ; « Que tes ennemis expirants voient ton triomphe et notre gloire ».

Évoquant les aînés, comme, de nos jours, on parle des « pères fondateurs d’Israël », le septième et dernier couplet se termine par ces mots : « Nous aurons le sublime, orgueil de les venger ou de les suivre ». « Aux armes, citoyens. Formez vos bataillons ». C’est exactement ce qu’a fait Israël il y a plus de deux mois après l’épouvantable massacre que lui a infligé un ennemi sanguinaire et pervers. « Marchons, marchons… ». C’est un fait, « La Marseillaise » aurait pu être le chant national d’Israël ! Ce qui n’empêche pas de croire en l’Hatikva, l’espérance, fondement millénaire de l’âme juive.

© Jean-Pierre Allali

Raphaël Enthoven. La paix des graves

4 décembre 2023 Tribune Juive Edito 1

« Pacifiste » est l’épithète laudatrice donnée à l’irresponsable qui vous invite à baisser les bras quand l’ennemi est à vos portes. Le pacifisme est un art de se coucher déguisé en vertu supérieure. C’est une façon de rendre les armes tout en expliquant la vie à ceux qui se battent.

Ainsi, depuis le 7 octobre et la plus hallucinante agression terroriste de l’Histoire, l’opinion publique fourmille de belles âmes qui, avant même la riposte israélienne (sa démesure et ses pertes civiles), alors que les otages étaient encore à l’arrière des pickups et que les 1 200 cadavres étaient toujours chauds, appelaient déjà au « cessez-le-feu ».

Leur but n’était pas d’être entendues, mais d’endosser le rôle flatteur des pacifistes qui surmontent la mêlée et, tandis qu’une organisation terroriste venait à peine de commettre le carnage du siècle, s’élèvent au-dessus du moment présent pour penser le problème dans sa globalité… Le pacifisme, c’est une désertion déguisée en leçon de choses. C’est une lâcheté maquillée en prise de hauteur.

En 1938, les ancêtres de ces pacifistes au petit pied, Édouard Daladier et Neville Chamberlain, offraient les Sudètes à Hitler lors de la conférence de Munich, dans l’espoir d’apaiser le bellicisme du tyran. Et tout comme ceux qui vous accusent d’« islamophobie » ou de « suprémacisme sioniste » chaque fois qu’on rappelle les atrocités sans équivalent du Hamas, les pacifistes d’alors prêtaient volontiers des sentiments germanophobes aux rares intellectuels qui comme Raymond Aron, plaidaient vainement dans les années 1930 pour le réarmement de la France.

Le pacifisme est l’illusion persistante, malgré le danger, que la guerre est toujours la pire des solutions. Fort d’un tel principe, le pacifiste vous regarde de haut tout en courbant l’échine à mesure que croît le péril.

Aujourd’hui, les «munichois» de 2023 voudraient offrir au Hamas un «cessez-le-feu» réparateur, qui lui permette de se refaire et lui donne l’occasion de recommencer. Les pacifistes du moment voudraient faire du Hamas un interlocuteur dans le cadre de «discussions de paix». Ils voudraient qu’Israël discute avec une organisation qui enlève des enfants, éventre des femmes enceintes, et dont la charte prévoit sa destruction. Le pacifisme n’est pas un refus de la guerre, c’est un déni de la guerre, qui culmine dans l’illusion qu’on se donne soi-même son ennemi et qu’en somme, l’animosité qu’on inspire n’est qu’un malentendu soluble dans un meilleur comportement.

Convaincu d’être convaincant, le pacifiste est tout prêt, pour apaiser sa colère, à épouser les raisons de l’ennemi, à céder la Crimée, à fermer à l’Ukraine les portes de l’Europe ou de l’Otan à dénier à Israël le droit de se défendre en reprenant à son compte, et au
chiffre près, la propagande du Hamas. Seulement voilà. Face au Hamas, être aimable ne sert à rien. Avec une organisation terroriste dont la raison d’être est de vous annihiler, la discussion tourne court. Comme dit le philosophe et héros de la Résistance Julien Freund : « Du moment que nous ne voulons pas d’ennemis, nous n’en n’aurons pas, raisonnez-vous. Or c’est l’ennemi qui vous désigne. Et s’il veut que vous soyez son ennemi, vous pouvez lui faire les plus belles protestations d’amitié. Du moment qu’il veut que vous soyez son ennemi, vous l’êtes. »

Raphaël Enthoven

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