contemporanéité

L’art contemporain, la photographie contemporaine, malgré les milliers de pages qui glosent sur le concept, se définit autour de l’étonnement, le dérangement du regardeur, dans la recherche du “sublime” entendu non par “le beau”, mais justement, sans nécessité de beauté ou d’esthétique, par ce qui sublime, transcende, va au-delà du beau, en “ébranlant”.

J’ai souvent commenté les piètres photos, du moins d’un point de vue esthétique, exposés à PARIS-PHOTO (exposition chic et snob) qui est une escroquerie. L’esbroufe du sublime est souvent concomitant de la banalité encensée et magnifiée par le discours (voir l’intro à “sous les images” dans ce mini-site)

Il y a quelques années, pour me moquer un peu du concept, je montrais une carte postale que je sortais de ma poche représentant Lucrece Borgia peinte par Bartolemeo, tableau (daté de 1515) archi- connu, mais semble-t-il pas par tous, eu égard aux exclamations sur le dérangement, le sublime. Un artiste contemporain avait donc usé du subterfuge en peignant une femme dans un costume d’un vieux siècle. Pour jouer avec le classique et la contemporanéité. Malin.

Je laissais dire jusqu’au dessert. Sans humilier l’ignorant, puis en le prenant gentiment, à part, dans la cuisine, pour devoiler l’année de l’œuvre et son auteur. Il ne faut pas humilier. On l’est toujours un jour, humilié. Même Dieu, par Moïse, croyait-il.

Je donne, en tête de billet, le tableau de la belle dont Victor Hugo a fait un drame. Un monstre politique qui se prêtait bien à sa réputation. Le drame hugolien est formidable, je le conseille, à lire dans son bain.

Dans un billet plus bas, écrit en 2006, j’ai abordé le sujet, (cherchez dans le site) pour caser Lucrece, poète ancien de l’atomisme et l’epicurisme. Autre sujet (“Lucrece, pas Borgia”). Vous pouvez rester longtemps sur ce tableau inoui. J’en donne, plus bas, un détail. Une reproduction du tableau était collée à la porte de ma première salle de bains hors de la maison des parents, puis j’ai compris son unicité, le chef-d’œuvre, désormais encadré, par moi (j’ai souvent aidé à habiller des murs blancs) dans le couloir d’une amie intello, entre mes photographies qui traînent aussi, j’ai encore pu le constater hier soir, dans plusieurs appartements bourgeois, et même jusqu’en’Australie, là où l’une des femmes parmi les plus jolies du monde a émigré avant que je ne la retienne en clamant que j’étais amoureux d’elle. Je suis certain qu’elle n’aurait pas quitté le 12ème arrondissement de Paris et serait, sûr, venue dans le 17ème. Elle me lit peut-être et va revenir. Ce n’était pas l’objet de mon billet et me suis fait prendre au jeu de l’amour. Mais je regrette de ne pas avoir demandé la main de cette belle fuyarde.

Donc, Lucrece Borgia. Dans l’œil gauche, la vie picorée, goulument, dans le droit la manigance froide, regardez…

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