Fin de la trilogie. Après « La France s’ennuie », « La France a peur ».
La France s’en fiche. De tout ce qui fait les unes des journaux investis par des journalistes qui s’ennuient, ont peur, et nous donnent à lire les fadaises du temps sur les Black matters, la théorie du genre, le post-colonialisme et indigénisme, des LGBT, de me-too. La France n’en a cure, demandez autour de vous. Personne ne vous en parlera, personne ne sera outré par je ne sais quoi, tant la liberté n’est jamais bafouée ici, dans notre pays de rêve. Et les inégalités, à l’inverse de ce que clament des pigistes au SMIC, n’ont absolument pas augmenté. Elles se sont, énormément, estompées, pas complètement évidemment, sauf si l’on se concentre sur les 0,1% des grands riches, qui sont encore plus riches. Et qui ne devraient pas figurer dans le tableau. Comme on s’en fichait d’Onassis, du temps des films de Truffaut.
Comparer les années 70 et 2020, l’échelle des salaires, comme in disait est passée de 1/10 à 1/6 ; Et (ce dont se plaignent les accros aux hiérarchies visibles, la rue devient indifférenciéé, le riche ou le pauvre n’étant plus « visibles ». Ce qui est donc une excellente chose, sauf pour les photographes de rue (dont je suis, vous le savez) qui recherchent les dissemblances et les marquages.
Donc, la France s’en fiche.
Les nouvelles idéologies peuvent louer le Palais des Congrès ou la Salle de la Mutualité, lieu de nos rassemblements militants d’antan, elles en ont le doit, elles peuvent piaffer, hurler, mentir (sur le prétendu racisme français, sur la répression ou les bavures policières rarissimes). Elles en ont le droit.
Mais la France s’en fout. La France, celle de la rue, des terrasses, des amis vrais, des cercles de pensée, sait ce que sont balivernes et billevesées.
Je travaille, assidument, sérieusement, au centre de concepts philosophiques, ,sur « l’Invention du monde », celle des idéologies du temps, l’invention de petits groupes très minoritaires qui veulent imposer une vision du monde, maniant des concepts mal maitrisés (demandez à un manifestant ce que peut être l’histoire, le concept, il sera muet, sous le masque qu’il ne met pas pour protéger les autres.
Donc, lisez les titres des journalistes en mal de détresse, en manque de vision sereine, lisez et demandez : tout le monde s’en fiche. Ça se passe entre « eux et eux », comme je le disais un million de fois auparavant.
Mais il est vrai – petit pardon- que seul le drame dans la plume peut l’embellir.
La dramaturgie idéologique est bien un écart productif de celui qui ne produit que pour lui-même. Ou pour ceux qui, s’ennuyant, ont besoin de cette manif de la désespérance, une manif de rue qui s’en fiche.