la manif, confortation dans la décision

Emmanuel Macron, interview BBC.

I – DECLARATIONS 

Bébés, femmes, vieillards. Notre Président, cherchant désespérément une audience internationale, qu’il a pourtant contribué à esquinter par une piètre posture collégienne, a déclaré dans une interview à la BBC (média qui, comme le relève le Jérusalem Post, “a été sévèrement critiquée pour sa couverture partiale de la guerre”) que :

“Nous partageons la douleur (d’Israël). Et nous partageons leur volonté de se débarrasser du terrorisme”Mais “de facto, aujourd’hui, des civils sont bombardés. Ces bébés, ces femmes, ces personnes âgées sont bombardées et tuées”Il n’y a “aucune justification” et “aucune légitimité à cela. Nous exhortons donc Israël à arrêter ».

Pause humanitaire et cessez-le-feu. Il s’exprimait au lendemain d’une “conférence humanitaire” organisée jeudi à Paris à son initiative, au cours de laquelle il avait appelé à “œuvrer à un cessez-le-feu”. Selon lui, la “conclusion claire” de cette rencontre était “qu’il n’y a pas d’autre solution qu’une pause humanitaire, allant jusqu’à un cessez-le-feu, qui nous permettra de protéger tous les civils qui n’ont rien à voir avec les terroristes”, a-t-il déclaré à la BBC.

Lider maximo. Se constituant ainsi en leader (maximo) mondial, il a osé répondre à la question de savoir s’il souhaitait que d’autres dirigeants, notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni, se joignent à ses appels au cessez-le-feu, dans les termes suivants : 

“J’espère qu’ils le feront. J’espère qu’ils le feront.”

On ne veut, ici, commenter, de peur de tomber dans l’excès facile. Il n’est pas plus frustrant que de critiquer aisément.

Un premier en même temps. Puis, par le premier acte du discours convenu adopté mécaniquement par tous, néanmoins ici placé en dernier lieu, il est revenu à la condamnation « claire » des « actions terroristes » et à la « reconnaissance » par la France du droit d’Israël « à se défendre . L’on ne sait comment et le journaliste de la BBC a avalé la question.

Un juge (cf supra) qui ne juge pas. Enfin, Interrogé sur une éventuelle violation du droit international par Israël, le Chef de l’État a répondu : “Je ne suis pas un juge. Je suis un chef d’État”, ajoutant qu’il ne serait pas juste de critiquer l’État hébreu de cette manière – “un partenaire et un ami” – un mois seulement après l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre, qui a fait 1 400 morts.

Netanyahou. On se doit d’ajouter que Benjamin Netanyahou a répondu en imputant la mort de civils au Hamas, en déclarant que les dirigeants du monde devraient condamner le Hamas, et non Israël, ajoutant que “la responsabilité des dommages causés aux civils incombe au Hamas-EI (organisation État islamique) et non à Israël” (interview dans HA’ARETZ)

Il a ajouté que “les crimes que le Hamas commet aujourd’hui à Gaza seront commis demain à Paris, à New York et partout dans le monde”.

On se doit de préciser encore qu’Israël a annoncé des pauses militaires quotidiennes de quatre heures dans certaines parties du nord de la bande de Gaza, “tout en poursuivant son offensive”, note la chaîne britannique

Un deuxième en même tempsEnfin, notre Président a, bien sûr, on va écrire « concomitamment », pour éviter la répétition) apporté son soutien à la manifestation de Dimanche contre l’antisémitisme, par le biais d’un communiqué » de l’Élysée reproduit ci-dessous :

“Le président de la République combat sans relâche toutes les formes d’antisémitisme depuis le premier jourQue des rassemblements viennent, partout en France, relayer ce combat est un motif d’espérance. Voilà pourquoi le président salue avec respect celles et ceux qui, dimanche, marcheront pour la République, contre l’antisémitisme et pour la libération des otages”.

II – CONFORTATION

1 – Les propos du Chef de l’État sont clairs. En « campant » désormais sur une posture prétendument équilibriste qui n’est en réalité qu’une inclination, presque une révérence, une allégeance, au discours de l’extrême-gauche qui relaie celui de l’islamisme, il a quitté le camp de la vérité, préférant enlacer celui des banlieues, presque celui des influenceuses. L’emploi des mots « terroriste »ou  « atrocité », désormais seuls survivants du discours premier ne peuvent  suffire pour donner un poids à un soutien.

2 – Le choix de la BBC, celui de l’absence à la manifestation de Dimanche, l’outrance langagière qui veut jouer avec l’émotion et le sentiment populaire ou primaire (les bébés convoqués, comme en concurrence avec celui balancé dans un four), le jet aux orties de toute réflexion sur la guerre, la proportionnalité, la justesse potentielle des combats, la réponse à l’ignoble, désormais reléguée dans le discours périphérique en laissant la place à l’opprobre et à la diabolisation d’un pays, l’absence de référence aux actes du Hamas, assassin de deux peuples, grand propriétaire de tunnels interdits aux civils, occupant des grands hôpitaux, des écoles devenus quartiers généraux, pose problème au citoyen français, ancré dans une civilisation de l’universel et de la vérité, sœur de la liberté.

Les bribes inaudibles d’une sorte de solde minimum d’un soutien, dans l’espoir, ici, de la forte surdité d’émeutiers, placent donc notre Président dans un espace sans fond, éthéré, impalpable et, partant, dangereux, hors du camp du juste, de la vérité, facilement discernables. Certains pourraient même « justifier » l’acte abominable en rappelant les mots du Président.

On sait parfaitement que lorsqu’on la cherche cette vérité, et à l’inverse de ce qu’énonce l’esprit fainéant, on la trouve. Même si elle peut ne pas être jolie.

Emmanuel Macron en s’en éloignant, ostensiblement, dans une sorte de traitrise à l’universel, devient un chercheur de mensonges, pour les servir en caution à ceux qui, rangeant pour un temps leurs sachets de stupéfiants, en instance de vente, pourraient descendre dans  la rue, pour la transformer, comme dirait Mélenchon en « rue française », concurrente ou double symétrique de la « rue arabe ».

Il est dommage que la peur l’emporte, en dernier ressort, sur la vérité.

Emmanuel Macron m’aura, en tous cas, donné l’occasion de conforter ma décision, évidemment sans importance, de ne pas manifester aux côtés de ceux qui, pour une large part, soutiennent son propos.

On ne peut lutter contre l’antisémitisme et en même temps, refuser l’accès à la manifestation au R.N, constituant une grande partie du peuple français en pestiférés dont l’on ne peut s’approcher et, encore en même temps, vilipender un pays soumis aux horreurs qu’on croyait révolues de l’antisémitisme barbare.

Ce n’est pas, ici, le « deux poids, deux mesures », expression encore fainéante, mais, plus simplement le maniement éhonté d’alliages sémantiques dangereux, sulfureux, inacceptables.

L’en-même-temps insidieux et fallacieux, devient ainsi un détestable pêle-mêle.

PS. Vous me raconterez la manif. 

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